Journal d'Infos et Culture Libertaire,

se veut dans la continuité des fanzines, de la scène alternative et du cinéma indépendant autogéré. Il est dans la mouvance anartiste et anarcho-surréaliste.

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THEATRE:

NOS SEINS

 

Texte: Françoise Lorente
Mise en scène : Françoise Lorente et Morgan⸱e Janoir
Réalisation et Montage vidéo : Marc-Antoine Vaugeois
Jeu : Françoise Lorente

Quand Françoise apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein, sa vie bascule. Elle, la « championne » d’aïkido, doit mener un combat incertain contre un ennemi sans règle. Nos Seins raconte, entre humour et colère, la traversée du cancer, le sien et celui d’autres femmes qu’elle a rencontrées. Ces récits croisés mettent en lumière et en poésie cette odyssée, qui véritable en dit beaucoup sur la place des femmes et de leur corps dans notre société.

https://www.youtube.com/watch?v=NODtpiyU47M

Françoise Lorente et Morgan.e Janoir signent un spectacle très original qui résonne tel un éclair de défi à la maladie. La créativité au service d’un combat !

Il est vrai que Françoise Lorente a de grandes ressources. Elle a été championne d’aïkido, elle réalise des courts métrages, elle court les castings. Dans la vie de tous les jours, on peut dire d’elle qu’elle est une battante.

Pourtant les lauriers sont coupés, le jour où elle apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein. Elle ne se lamente pas mais elle raconte simplement ces instants de vie où il faut faire face à l’épreuve. C’est le ciel qui vous tombe sur la tête. Comment ne pas se sentir démunis.es face à une maladie dont l’issue est plus qu’incertaine. Les explications des médecins sont plutôt froides et les traitements préconisés peuvent être très douloureux. Vous devenez une patiente parmi d’autres, vous n’avez plus qu’une identité, celle d’une malade.

Françoise Lorente a beaucoup d’imagination, elle pense à Agathe de Catane qui eut les seins arrachés parce qu’elle avait refusé de s’unir à un seigneur. Et puis elle visualise un monstre pittoresque, indescriptible, époustouflant qu’elle met en scène en train de danser. Ce monstre, c’est son cancer !

A son témoignage personnel se greffent ceux d’autres personnes qui témoignent franchement de l’impact de cette maladie dans leur vie.

A l’affiche depuis le mois d’octobre lors d’une campagne de sensibilisation au dépistage du cancer du sein, il s’agit d’un spectacle qui donne la pèche, qui a la couleur du courage et redonne le sourire !

Le 4 novembre 2024
Evelyne Trân

Au Théâtre de la Reine Blanche 2 Bis Passage Ruelle du 15 octobre au 16 novembre 2024.

N. B : Jeudi 14 novembre 2024, rencontre avec Solenn Ricordel et Charlotte Lequeue, ambassadrices du collectif « Jeune et Rose ».
Le collectif « Jeune et Rose » est composé de jeunes femmes qui ont affronté un cancer du sein entre 20 et 40 ans et qui ont décidé de se mobiliser ensemble pour fédérer les jeunes patientes (projet Les Tétonnantes), sensibiliser les professionnels de santé (projet Alerte Rose) et mener des actions de prévention fortes et innovantes auprès des jeunes et du public en situation de vulnérabilité en santé (projet Télététon).

 

L’amante anglaise de Marguerite Duras

Photographie © Pierre Grosbois

 

Mise en scène Jacques Osinski
Avec
Sandrine Bonnaire, Frédéric Leidgens et Grégoire Oestermann
Texte du prologue dit par
Denis Lavant
Lumières
Catherine Verheyde
Costumes
Hélène Kritikos
Dramaturgie
Marie Potonet
Musique
Jean Sebastien Bach
Transcription
Gyorgy Kurtág et interprétation Marta et Gyorgy Kurtág

Qu’est-ce qui peut pousser un spectateur, une spectatrice à aller voir
L’amante anglaise ?
L’aspect sensationnel du fait divers d’où est tirée la pièce, à savoir, le meurtre de son mari par Amélie Rabilloud qui après avoir découpé son cadavre en jeta les morceaux depuis un pont dans des trains ?
Non, tout le monde n’a pas de pulsion meurtrière que l’on pourrait ranger dans la catégorie pulsion de mort, mais il n’empêche, à s’examiner plus profondément, comment ne pas se souvenir de mouvements vite réfrénés mais bien présents : “Celle-là ou celui-là je voudrais qu’il ou elle disparaisse !».

Le thème de la disparition, il se trouve dans le texte de la pièce, formulé par Claire Lannes, un personnage créé par
Marguerite Duras .
Ce qui est étonnant, c’est qu’il y a quelque chose d’abstrait dans le fait d’évoquer une disparition. Et c’est tout le contraire d’une vision d’une femme en train de découper en morceaux un cadavre.
C’est une chose de penser à une disparition, c’en est une autre de la provoquer. L’interrogation est d’ordre métaphysique et c’est une préoccupation toute durassienne que n’a pas forcément un/une meurtrier/ère. Le terme “disparition” n’est pas seulement un mot valise ; d’un point de vue existentiel nous baignons dans le phénomène de disparition car nous trainons toujours avec nous du passé, le nôtre au présent. Est-ce à cause de ce sentiment d’évanescence que le/la meurtrier.ère. a recours à un acte de boucherie pour visualiser et ancrer dans sa chair le phénomène de disparition qui interroge aussi bien la vie que la mort.
Faudrait-il dire qu’il n’ y a rien à comprendre. Claire Lannes ne s’explique pas elle-même son geste.
Alors il n’ y a pas d’autre terme que celui de folie pour caractériser son comportement.

L’interprétation de
Sandrine Bonnaire est saisissante.

Nous assistons sur l’instant à un portrait de femme qui porte en elle cela d’obscur et de douloureux qui nous parle, bien au-delà du sentiment de rejet vis-à-vis d’une meurtrière.
Une meurtrière dépassée par son geste et dépassée par une vie dont elle donne le sentiment qu’elle lui a échappé et lui échappe toujours comme si elle ne s’appartenait pas et qu’elle pouvait à tout moment sombrer faute de pouvoir s’accrocher à quelque chose, à quelqu’un.
Pour une fois, face à l’interrogateur qui manifeste de l’intérêt à son égard, elle peut risquer ces mots “Écoutez moi ! ”.

La voix de
Sandrine Bonnaire résonne avec tant de douceur que l’émotion nous gagne. Non, nous n’avons pas eu devant nous une meurtrière mais une femme malade, meurtrie par l’indifférence de son entourage, une femme dépressive mais encore capable de croire au bonheur, celui d’avoir un jardin . Parce qu’elle est là cette idée, même dissimulé, le désir de vivre nous concerne tous, bien qu’il soit paradoxal, en l’occurrence dans cette pièce, qu’il puisse s’exprimer après un meurtre.

Ce sont les personnages eux-mêmes qui plantent le décor. La scène est nue. Il faut écouter quasiment au compte-gouttes ce qu’ont à dire les différents protagonistes, le mari Pierre Lannes, interprété par
Grégoire Oestermann, qui exprime un tel retrait vis-à-vis de sa femme qu’il inspire sinon l’antipathie, la tristesse. Quant à l’interrogateur interprété par Frédéric Leidgens qui n’est pas toujours visible sur la scène, sa voix a quelque chose de coupant qui rassure pourtant parce qu’elle apporte du concret en incarnant des questions qui doivent atteindre l’énigmatique Claire Lannes.
Le nom même de Claire Lannes est musical. Il y a du sablier musical dans la mise en scène de
Jacques Osinski au point que les interprètes deviennent les instrumentistes hors pair du texte de Duras comme s’ils officiaient non pas une messe mais une histoire de vie au théâtre, l’ici et le maintenant avec la grâce d’un Laurent Terzieff.

Le 31 Octobre 2024
Evelyne Trân

Au
Théâtre de l’Atelier 1 Place Charles Dullin 75018 Paris.
À partir du 19 Octobre 2024. Du mardi au samedi à 21h. Le dimanche à 15h. Durée : 1h45.

 

Livres:

La guerre contre les femmes Les femmes contre la Guerre

 

Les éditions du Monde Libertaire ont le plaisir de vous annoncer la parution de
La guerre contre les femmes
Les femmes contre la Guerre

A Publico dès le 15 novembre 2024


Des livres sur le féminisme, le pacifisme, l’antimilitarisme, la révolution sociale…, il en existe des kilomètres. Mais la plupart du temps, ils ont le nez sur le guidon de leurs particularismes respectifs.
Ce livre détonne dans ce paysage tout de lutte « principale » et de luttes « secondaires ».
Son titre,
La guerre contre les femmes - les femmes contre la guerre , indique clairement le sujet qui y est abordé. Mais il y est abordé d’une manière rarissime.

 

La lutte des femmes contre l’oppression patriarcale et le sort qui leur est réservé lors des guerres s’y conjugue en effet aux mêmes temps que les luttes pacifistes, antimilitaristes, anti religieuses, anti capitalistes … et s’inscrit clairement dans une lutte globale de révolution sociale. Il est composé de textes anciens de militantes féministes révolutionnaires et de textes récents d’Hélène Hernandez publiés principalement dans Le Monde libertaire, le journal « sans dieu, ni maître » de la Fédération anarchiste. Les différentes problématiques du féminisme y sont analysées tout à la fois au microscope de leurs spécificités et au télescope de leur universalisme social. De ce point de vue, mais on l’aura aisément compris, c’est un livre qui met le rêve au cœur des luttes féministes et de beaucoup de luttes.
Hélène Hernandez est militante de la Fédération anarchiste et co-anime l’émission Femmes libres sur Radio libertaire. Anarchiste, féministe, syndicaliste et résolument antimilitariste. Autrice entre autres de
Celles de 14, la situation des femmes au temps de la grande boucherie, aux Éditions libertaires en 2015.



ISBN : 978 2 37981027 5- 255 p. - 11 x 17 cm - 10€

A commander à : Editions du Monde Libertaire - Publico 145 rue Amelot 75011 Paris
Mail : editions@federation-anarchiste.org

 

 

 

Malgré tout et jusqu’au bout !

 

Que deviennent les ouvrières et les ouvriers à la retraite ? Militants syndicaux ou politiques, se retirent-ils sur la pointe des pieds après une vie active dans la production et la revendication ? Les syndicats eux-mêmes ne finissent-ils pas par oublier ou négliger ces camarades notamment délégués syndicaux qui, souvent, y ont perdu une partie de leur santé et de leur déroulement de carrière. Nous sommes à Sochaux-Montbéliard avec des anciens de Peugeot. Nicolas Renahy, sociologue, s’intéresse au quotidien du vieillissement physique et social dans le monde ouvrier dans son livre Jusqu’au bout, vieillir et résister dans le monde ouvrier paru à La Découverte en 2024.

 

Il reprend les travaux d’un groupe de sociologues animés par Pierre Bourdieu rassemblés dans un livre La Misère du monde publié au Seuil en 1993 et ceux de Stéphane Beaud et Michel Pialoux réunis dans Retour sur la condition ouvrière paru à La Découverte en 2012. Deux ouvrages toujours d’actualité. Elles et ils sont là du Pays de Montbéliard au sein de la condition ouvrière, concernés par les maladies plus ou moins professionnelles, le veuvage précoce, le célibat, le suicide, ou les menaces d’endettement et par-dessus tout le risque d’isolement. Mais non, une vie militante, ça crée des liens, des affections et lorsque l’un d’entre eux disparaît, c’est la chanson de Georges Brassens, jamais son trou ne se referme.

Ces « vieilles branches » sont singulières
Ces vieilles branches sont singulières. Nés lors de la seconde guerre mondiale, sans études longues, ils rentrent sur le marché du travail manuel. Chacun connaît dans les années 68 un bouillonnement culturel et une ouverture de leur horizon social. «
Alors que la chaîne aliénait leurs vies et n’a jamais cessé de les renvoyer à une condition subalterne, elles et ils ont pu aussi bénéficier d’une émancipation riche en découvertes et en paradoxes. » Ils intègrent une troupe de théâtre, des groupes politiques, font du cinéma. Et à la retraite ? Bien sûr, ils poursuivent le combat, « continuer de lutter, résister, en tentant de transmettre aux plus jeunes le sens du combat contre l’injustice ». « Ce sont des acteurs et témoins de premier plan, des antennes sensibles du groupe ouvrier contemporain et à maints égards, de la société française dans son ensemble, telle qu’elle évolue depuis la fin des années 1990. »
Avec Nicolas Renahy, nous rentrons dans leur vie sur leur invitation. Les propos tenus, les intérieurs, les débats politiques, les souffrances dues à l’âge, pour qui est issu de ce milieu, cela évoque quantité de souvenirs, une atmosphère, une chaleur humaine.
Ils sont de toutes les luttes, même écœurés par les partis politiques, ils restent sur leurs idées. La crise de l’Etat social, les effets délétères des politiques libérales les ont conduits à s’engager dans la grande grève de 1989 chez Peugeot, puis les manifestations contre « la casse du système social » en 2019, les Gilets jaunes, la réforme des retraites en 2023. Ce n’est pas un ouvrage théorique mais un échange avec ces militants pétris de chaleur humaine, des mots vivants. Avec peu et au moins cette chaleur, ils font face aux aléas de la vie. La classe ouvrière avec ses valeurs ne peut pas mourir, elle «
est devenue un nom du peuple ».

Ne jamais se renier
On les écoute, loin des appareils syndicaux et politiques, loin de la hiérarchie, un côté un peu anar. N’oublions pas qu’il y eut un courant anarcho-syndicaliste fort dans ce Pays de Montbéliard. La Suisse n’est pas très loin et les idées ignorent les frontières.
Deux points importants : la montée en puissance des femmes dans les luttes sociales. Elles participent à la vie du syndicat, dans les ateliers et ce ne fut pas facile au début, la misogynie ouvrière avait la peau dure… et le second point : l’absence de racisme au sein des ateliers, nous en sommes loin aujourd’hui.
Comment s’en sortir lorsque les salaires sont faibles ? La débrouille, la perruque, la coupe de bois dans l’affouage et toujours cette solidarité que j’ai retrouvé dans d’autres régions comme la Lorraine.
Oui, ce livre constitue une réflexion sur une évolution sociétale mais aussi sur cette volonté militante de toute une vie. Peut-être lâcher la lutte pour des raisons de santé notamment mais ne jamais se renier.

• Nicolas Renahy
Jusqu’au bout, vieillir et résister dans le monde ouvrier
Ed. La Découverte, 2024

 

 

 

PAR : Francis PIAN

 

 

 

Vivant au milieu des morts

 

L’horreur au quotidien. Nous connaissons évidemment Si c’est un homme de Primo Levi, L’espèce humaine de Robert Antelme. Le crématorium froid, Au pays d’Auschwitz publié en 1950 par Jozsef Debreczeni est traduit en français par Clara Royer aux éditions Stock en 2024. De son vrai nom, Jozsef Bruner est déporté au printemps 1944 aux côtés de 430 000 juifs de Hongrie après l’invasion du pays par l’Allemagne nazie. Il livre un témoignage à vif de ces journées où la mort peut advenir à tout moment. L’ouvrage débute par un poème glacial, en voici un extrait.
«
En vain les mères ont
donné vie,
A la chambre à gaz ont fini
Les enfants et les nourrissons.
»
Nous entrons dans l’enfer concentrationnaire par ce livre dédié "
Aux fantômes de mes chers".

Numéro : 33031
Où est-il le monde d’avant pour ceux qui sont entassés dans des wagons à destination inconnue ? Avant, c’était il y a deux jours avant l’arrestation, «
C’est la fin du monde, la fin de tout… » Le voyage, les horreurs, les morts de la nuit, les personnes qui deviennent folles. Tout est décrit comme dans un journal de bord. Tout est détaillé. Et à l’arrivée Au pays d’Auschwitz, la file de droite et la file de gauche, la vie d’esclave du nazisme ou la mort au bout de quarante-cinq minutes. La distribution des vêtements, les bagages subtilisés. Puis la découverte d’une ville, des baraques, peuplée de squelettes qui titubent vêtus de sac de gros drap à rayures avec des chaussures en bois. Le parcours de déshumanisation se poursuit par l’affectation d’un numéro : 33031. Il en est fini de la personne, elle devient un objet. Gare à toute incartade, les sanctions sont sordides avec en toile de fond les cheminées de Birkenau. « Ces cheminées crachent nuit et jour leur fumée immonde. […] Si quelqu’un écrit un jour ce qui se passe ici, on le prendra pour un fou ou un menteur pervers. »

Mai 1945
Jozsef Debreczeni décrit la hiérarchie du camp central, l’organisation des camps annexes, le lien avec les entreprises, les soirées après le travail et les réflexions sur l’issue de la guerre. Mal nourris, mal logés, mal vêtus, les hommes connaissent l’épuisement physique et moral, affectés à la réalisation de souterrains et d’une nouvelle ligne Siegfried.
Et l’auteur nous ouvre les portes du crématorium froid, un hôpital à Dornhau où les malades ne connaissent aucun soin réel et meurent dans la fange, les pages sont effroyables. A partir de décembre 1944, l’étau se desserre, les traîtres s’inquiètent, le typhus se développe. Et un matin, le camp est vide de ses tortionnaires, ils ont fui. Un des détenus relève : «
Les nazis ne sont pas que des meurtriers. Ce sont aussi des lâches. » L’auteur est vivant au milieu des morts. Les Russes arrivent dans le chaos d’Auschwitz, la liesse, la Svoboda, la liberté éclatent. Pour un temps.

• Jozsef Debreczeni
Le crématorium froid
Au pays d’Auschwitz

Ed. Stock, 2024

 

Trump entre étonnement et inquiétude ?

 

Tout comme Erdogan, Mileî, Meloni, Orban. Trump a été élu président. Pour certaines et certains, c’est un étonnement et une inquiétude. L’inquiétude est tout à fait compréhensible. Moi-même je la partage. Pour l’étonnement il n’a pas lieu d’être.

Le système le permet
Les défenseuses et défenseurs des systèmes qui permettent la prise de pouvoir, ne devraient pas s’étonner de ce qui est arrivé. En effet qui dit la possibilité de pouvoir, amène toutes les possibilités à son accession.
En se penchant sur les démocraties représentatives, les élections permettent à de sombres personnages, avides de pouvoir, de haine, de domination, de guerres, d’accéder à la fonction de présidente, président. De plus la fraude est aussi un des moyens pour se hisser au pouvoir. De plus l’usage de la tromperie, du mensonge, des fake news, même une fois démontrées, n’empêche en rien une ou un candidat de remporter la ‘’ victoire ‘’.
Trump, avec ses casseroles, et divers procès, n’a pas été empêché de faire campagne, car les cours de justice n’avaient pas fini leur travail.


Des modifications ?
On pourrait mettre en place toutes sortes de modifications, visant la teneur des propos, les éléments de campagnes, les promesses de campagnes, la politique visée. Il y aura toujours moyen de les contourner. Un peu comme certains partis qui s’achètent une image à la juste limite de la légalité, mais qui ne trompent personne quant à ce qui arriverait une fois au pouvoir.
Rappelons, Poutine qui fut représenté par un homme de paille, parce qu’il ne pouvait se représenter lui-même pour la présidence. Avant de se nommer président à vie, une fois réélu, une fois l’interdiction de se représenter levée. Une confiscation du pouvoir.

Conséquences et risques
Un cycle perpétuel, d’élections, qui ne règlent aucun problème et qui bien souvent ajoutent aux malheurs existant d’autres malheurs. La domination, les guerres, le racisme, le sexisme, la pauvreté entre autres n’ont pas disparu même dans les démocraties représentatives !
La course au pouvoir et à la domination. Peu importe la méthode de prise de pouvoir, élections ou coup d’État ou tromperie. C’est la population mondiale qui en fait l’amère et terrible expérience.

Abolition du pouvoir
Il n’y a absolument pas besoin de pouvoir de cheffes et chefs, direction, roi, reine, gouvernement, mairesse, maire pour qu’une société fonctionne.
L’absence de pouvoir ne veut pas dire ni ne mène, au désordre. Au contraire une organisation de la société sans pouvoir est tout à fait possible. Comme au Chiapas actuellement ou comme pendant la révolution espagnole entre 1936 et 1939.
Ce dont ne parle pas les médias, ou certaines et certains historiens, bien heureusement pas toutes et tous, mais ce sujet est traité par une très abondante littérature anarchiste, qui aborde en profondeur et en détail le sujet de l’organisation d’une société libertaire. Ce n’est pas un sujet irréfléchi loin de là.
Mettre un terme à toute forme de système ou société fonctionnant grâce au pouvoir, pour nous débarrasser des malheurs et calamités qu’a apportés, apporte et apportera ce type de système.

Frédéric Clère
Groupe Commune de Paris.

 

 

 

Dans le silence de la maltraitance

 

La droite suce-lobby en rêvait, la gauche avait manifestement piscine : cette fois, l’amendement téléguidé par la FNSEA visant à ne plus défiscaliser les dons des associations reconnues coupables de diffamation, intrusion, ou encore diffusion d’images sans consentement, est bien passé à l’assemblée des bouffe-galette, par 97 voix contre 95. Si les soutiens à ce énième amendement-bâillon ciblant les défenseurs de la cause animale de la part de la droite extrême, de l’extrême droite et de l’extrême-centre ne sont pas une surprise, il convient de saluer le travail de représentativité des forces de gauche et des écologistes puisque seulement un élu sur quatre était présent au moment du vote.
Ainsi, les lanceurs d’alerte, qui prennent des risques pour dénoncer les maltraitances confinant parfois/souvent à la torture, et autres saloperies des élevages intensifs (et parfois des autres), les scènes d’horreur dans les abattoirs, seront désormais muselés, saisis à la gorge pour des questions de thune.

 

Photo L.214
Une belle loi contre la transparence sur les illégalités concernant les conditions de vie des animaux dans les élevages et les infractions dans les abattoirs dont plus de 90 % ne respectent pas la législation en matière de respect des animaux. Il convient de ne plus documenter la souffrance animale qui pouvait dissuader les consommateurs-citoyens de freiner sur la bidoche provenant d’usines à massacre.
Après les radios associatives, les associations animalistes… Une étape de plus par l’asphyxie financière vers un monde toujours de plus en plus libéral et libéré des derniers carcans légaux et oppositionnels qui ralentissent la marche forcée vers le profit.

Julien Caldironi, individuel FA 49

 

Fièvre anarchiste à Saint-Junien (Haute-Vienne) 1ère partie

 

NDLR. L’article proposé par René Burget, secrétaire du CIRA Limousin est présenté en deux parties en raison de sa longueur. Pour la seconde partie, rendez-vous la semaine prochaine.



EN DÉCEMBRE 1902, devant le refus d’une augmentation formulée par les ouvriers gantiers, Théophile Beausoleil, secrétaire du groupement, soumet au vote la grève générale de la corporation : elle est décidée par 242 voix contre 6.
La fièvre révolutionnaire s’empare de Saint-Junien, propagée par les anarchistes.
Armand Beaure, animateur de la
Jeunesse libertaire de Limoges et fondateur en 1905 de la feuille L’Ordre, se réjouit de la création du groupe Germinal, autour des gantiers [en gras : anarchistes fichés par la préfecture] : Jean Bourgoin, Raoul Corcelle (tous deux habitant la même rue), Jacques Rougier, Albert, Junien et Paul Hélias (trois frères), Jean Faret, François Ratinaud, Jean Billat, Pierre Chaillat, Louis Chabernaud, Louis Gaillard, Victor Laberche (patron gantier), Jean Vevaud, Louis Treillard, François et Henri Pascaud, Israël Bernard, Junien Burbaud, Camille Larocque, Joseph Duchazaubeneix, Paul Bertrand, Joseph Prael, Jean-Baptiste Fourgeaud, Edmond Boulanger, Louis Renon, Léon-Pierre Terlaud, Justin Rebeyrol, Paul Faure, Jean Barataud, Jean Nougier, Jean Decouty, Léon Dutheil...

 

Et aussi avec : Joseph Dupuy, Jean Dufour, Auguste Marchadier, Henri Durand, Jean Delavie (teinturiers en peaux), Félix et Paul Dumur, Jean Mannat et Léonard Princeaud (Palissonneurs), François Laurent et Jean Rousset (maçons), Émile Morichon et Jean Victor (cordonniers), Philippe Rougerie et Émile Rougier (instituteurs).
Jusqu’en 1907, les individualistes participent aux activités syndicales. Raoul Corcelle et Victor Laberche siègent au bureau de la chambre syndicale des ouvriers gantiers.

Antipatriotisme
Une affiche «
Aux jeunes soldats », placardée sur les murs de Saint-Junien et les platanes du champ de foire, est saisie le 18 novembre 1904 par les gendarmes, alors que Jean Bourgoin en distribuait : il écope d’une amende et d’une incarcération à Rochechouart.
Astucieusement, l’affiche était revêtue de baguettes en haut et en bas, avec en haut un anneau et en bas une ficelle. Le jeu consistait à grimper à un poteau et à enfiler l’anneau à un fil télégraphique traversant la place du Champ de Foire. Puis, l’affiche était guidée avec la ficelle au milieu de la place et le fil brûlé. Avant que les autorités ne soient parvenues à atteindre l’affiche, à l’aide de camions, d’échelles doubles et de crochets, toute la ville était passée la voir !
Le 24 janvier 1905, jour du tirage au sort de la classe 1904, Jean Bourgoin et Victor Laberche distribuent le
Nouveau manuel du soldat, édité par la CGT à la demande de la Jeunesse syndicaliste de Saint-Junien.
En novembre 1908, Raoul Corcelle est poursuivi par le sous-préfet pour avoir posté à tous les conscrits du canton le n° 23 du
Combat Social, qui avait succédé à L’Ordre, « incitant les militaires à la désobéissance ». Il en profite pour se présenter aux municipales de mai 1908 avec Julien Burbaud, puis aux législatives de 1914, comme candidat « pour la frime ».

Tournées anars
Étape obligée des conférenciers libertaires en tournées de propagande, les bords du confluent de la Glane et de la Vienne ont entendu beaucoup de belles paroles émancipatrices :
- Marie Murjas, ex-religieuse de la Trappe, démontre les crimes de Dieu le 18 février 1902, devant 500 personnes.
- En 1903, Félicie Numetska, présidente du Comité de défense des condamnés antimilitaristes, puis en 1906 secrétaire générale du Comité français de l’AIA (Association internationale antimilitariste) dénonce l’armée, institution de crime.
- Le 11 octobre 1903, Louise Michel reçoit un accueil triomphal dès la gare.
- En juin 1904, les propos anticléricaux de Séraphine Pajaud font un tabac.
- George Yvetot, chargé de l’antimilitarisme à la CGT, le 10 octobre 1904, insiste sur l’absolue nécessité de l’éducation non militariste.
- Mieux encore, le 31 octobre 1904, plus de 800 personnes sont captivées par les huit preuves de l’inexistence de Dieu assénées par Sébastien Faure.
- Le 26 août 1906, Libertad (Joseph Albert de son vrai nom, 24 novembre 1875 – 12 novembre 1908), directeur de
L’Anarchie, appelle à la désertion.
- Ernest Giraud, proche de Louise Michel, y prône la suppression du bulletin de vote en 1907 et 1909.
- Sébastien Faure, repasse une couche sur l’impuissance du parlementarisme en 1907, suivi en 1910 sur ce thème par Goldsky (Gustave Goldschild, patriote en 1914, mais il rejoindra Lecoin de 1958 à sa mort en 1969, en écrivant dans
Liberté).
- Le chansonnier parisien Charles d’Avray se produit en décembre 1907 et juin 1909, et les jeunes reprennent en chœur l’
Hymne à l’anarchie, Ni Dieu, ni maître, Plaquons les casernes, etc.
- Le 18 avril 1911, Jean Marestan traite avec des projections lumineuses, de la question des bagnes militaires.
- En mai 1911, Mauritius cause devant les ouvriers juniauds de l’inexistence de Dieu.
- Le 24 juin 1913, André Rouleau, dit Lorulot, soulève l’enthousiasme avec une conférence anticléricale gratinée.

Action directe
Avec le Nouvel An 1903, un conflit paralyse l’industrie gantière. Les membres de
Germinal se rendent par petits groupes au domicile des ouvriers qui continuent de travailler et les obligent à remettre leur ouvrage. Le 7 janvier, le domicile de Junien Rapy, gantier hostile au syndicat, est violé, ses outils brisés, sa femme et lui rossés. Formellement reconnus comme agresseurs, Jean Bourgoin et François Ratinaud seront arrêtés le lendemain et conduits à la prison du château de Rochechouart.
Déjà, le 12 février 1902, à l’usine du Goth, des jeunes conspuaient les non-grévistes et brisaient les carreaux à coups de pierres. Le 13, les gendarmes en faction devant l’usine seront bousculés par 300 manifestants, qui enfoncent les grilles et débusquent les renégats terrorisés (jaunes non grévistes). Couverts d’injures et de crachats, ces derniers quittent la mégisserie sous la protection des gendarmes. La grande presse amplifie cette « flambée » de violence. Jean Bourgoin et Jean Faret sont à nouveau auditionnés à la gendarmerie de Rochechouart.
L’hiver 1902-1903, le Champ de Foire devient un champ de bataille, où chargent les dragons, sous les pluies de pierres des manifestants. Le 23 décembre, les charges de cavalerie se succèdent jusqu’à 22 heures pour parvenir à disperser énergiquement les ouvriers en grève. Les anarchistes organisent alors une mini-guérilla urbaine, en fermant les rues autour de cette grande place avec du fil de fer tendu d’arbre en arbre et en éteignant les becs de gaz, pour mieux arroser d’injures et de pierre les dragons (qui se perdent dans l’obscurité et chutent de cheval). Au cours de 4 ans de telles violences, seul un cheval meurt, frappé au flanc par le couteau d’un gréviste.
Les anarchistes juniauds éprouvent une haine saine et viscérale contre les gens en armes : quolibets, insultes verbales, coups de pied et de poing sont le lot quotidien des cognes locaux.
En décembre 1904, Saint-Junien ressemble à une ville de garnison, reflet de l’inquiétude du pouvoir : 109 gendarmes, 214 fantassins et un demi-escadron de dragons (60 cavaliers) y stationnent.
Le 18 juin 1905, un rapport croustillant de la gendarmerie évoque ce climat : «
Vers 7 heures du soir, plusieurs jeunes gens du groupe libertaire […] rentraient par le boulevard Louis Blanc en chantant à tue-tête La Carmagnole et autres chants révolutionnaires en y intercalant des paroles outrageantes pour les militaires de la gendarmerie. […] Invités à se taire et à circuler paisiblement, un individu proteste : “Brigadier, c’est une provocation que vous nous adressez, mais soyez tranquille, vous ne nous faites pas peur” et, s’éloignant de quelques pas, il s’est penché un peu en avant, a relevé son veston, et en nous montrant son derrière a lâché un vent en disant : “Voilà pour la gendarmerie”. Il a été mis en état d’arrestation. À ce moment-là, le nommé Terlaud a lancé deux coups de pied au gendarme Sicogne, mais sans lui faire aucun mal, cependant que le nommé Texier (de la Jeunesse libertaire de Limoges) et sa femme (qui a frappé à plusieurs reprises avec son ombrelle le gendarme Sicogne), cherchaient à faire dégager le prisonnier. Des renforts sont arrivés, Victor Jean fut conduit au poste pour outrage. »

René Burget, secrétaire du CIRA Limousin
64, avenue de la Révolution, 87000 Limoges
___
* Christian Dupuy,
Saint-Junien, un bastion anarchiste en Haute-Vienne (1893-1923), Pulim (Presses universitaires de Limoges), 2003, 223 p.
Autres sources :
J-P Brachet,
Trélazé, foyer anarcho-syndicaliste (1890-1914), mémoire DESS, Université de Rennes, 1961, 140 p.
Michel Laguionie,
Les trois CGT, Histoire du mouvement syndical à Limoges de 1919 à 1939, éditions Force Ouvrière, 1981, 61 p.
Pierre Cousteix,
Influence des doctrines anarchistes en Haute-Vienne sous la IIIe République, l’Actualité de l’histoire 13, novembre 1955, p. 26-34.
Jean Bourgoin,
Les Antitout, Nouvelle Librairie Nationale, 1964, 270 p.

 

 

 

 

 

 

 

Dessin de la semaine

Les fleurs du mâle

Ni dieu ni maître,mieux d'être

                                            (Jacques Prevert)

Communiqué de l'UCL

Pas de panique ! On s’organise et on fait face au second mandat Trump

 

Donald Trump a de nouveau accédé à la présidence. La Black Rose/Rosa Negra Federation, l’organisation communiste libertaire états-unienne publie cette première réaction au retour de l’histrion d’extrême droite à la tête d’un des pays les plus puissants de la planète.

 

1. Pas d’autre choix que de se battre

 

Comme à chaque élection, le « choix » qu’on nous a offert était un faux choix : un programme de réaction ouverte ; un autre de génocide bienveillant [1]. Pourtant, la victoire de Trump était loin d’être inévitable.

 

Saisissant l’occasion de réviser son programme, le Parti démocrate a remplacé une doublure par une autre sans changer de ligne. La volonté de Biden, puis de Harris, de sacrifier les votes des États-Uniens musulmans et arabes en refusant de freiner ‒ et a fortiori de stopper ‒ l’aide des États-Unis aux guerres génocidaires d’Israël à Gaza et au Liban en est la preuve la plus flagrante.

 

Mais d’autres facteurs explicatifs existent, notamment l’incapacité des démocrates à formuler quoi que ce soit qui ressemble à un plan pour faire face aux crises qui s’aggravent autour des prix abusifs, du coût de la vie, du logement, de l’autonomie individuelle ou des soins de santé.

 

Il est désormais impossible de prétendre que Trump est une aberration. Il est aussi états-unien que la tarte aux pommes, un produit du système de domination qui structure notre société. Pour affronter cette deuxième administration Trump, nous devons aussi affronter ce système de domination ‒ une tâche qui nécessitera de l’organisation, du courage et de l’engagement.

 

Nous y voilà. Malgré la peur, la colère voire le désespoir du moment, il ne faut pas reculer. Il faut agir.

 

2. Descendre dans la rue

 

Les manifestations et protestations remontent le moral, en créant un sentiment de cause commune, et en montrant publiquement le pouvoir potentiel des mouvements sociaux. Elles sont particulièrement importantes en réaction à une crise ou à un événement majeur comme celui que nous vivons.

 

Mais les manifestations ne suffiront pas. Depuis des décennies, nous voyons les limites des marches de protestation de masse. Bien que symboliquement puissantes, elles ne parviennent pas à créer l’effet de levier nécessaire pour modifier radicalement le cours des événements. Pour créer cet effet de levier, nous devons…

 

3. Nous organiser

 

Ramenez l’énergie de la rue chez vous en vous organisant et en renforçant les contre-pouvoirs dans la vie quotidienne. Cela peut être impulser un syndicat sur votre lieu de travail, un syndicat de locataires dans votre immeuble, une assemblée dans votre quartier ou une organisation étudiante sur votre campus. Là où ces organisations existent déjà, notre tâche consiste à renforcer la capacité de la base à les prendre pleinement en main et à les transformer en organisations de combat efficaces.

 

Ne vous méprenez pas, rien de tout cela n’est simple ni facile à faire ‒ c’est le but !

 

Si nous voulons créer un levier pour agir sur la situation, lutter contre le pire de ce que Trump a planifié, nous défendre et, en fin de compte, transformer la société depuis la base, nous devons construire des organisations durables capables d’exercer un pouvoir populaire là où nous travaillons, vivons ou étudions [2].

 

L’auto-organisation doit de permettre de…

 

4. Faire grandir nos mouvements

 

Comme nous l’avons vu avec le premier mandat de Trump, des millions de personnes vont à présent chercher des endroits où canaliser leur frustration ‒ beaucoup seront ouverts à une critique systémique du capitalisme et de l’État. Nous devons être prêts à accueillir ces nouveaux venus à bras ouverts, avec patience et bienveillance.

 

Rejetant à la fois le paternalisme et l’absence de structure, nos mouvements doivent être des lieux qui éduquent et arment les gens avec les outils nécessaires pour lutter efficacement, tout en maintenant des structures réellement démocratiques, de bas en haut.

 

Ne construisons pas des clubs d’activistes, mais des mouvements de masse, combatifs, capables de riposter et de gagner. Les mouvements et les coalitions de mouvements qui sont réellement inclusifs, démocratiques et dirigés depuis la base ont le potentiel de…

 

5. Mettre le feu aux poudres

 

Les journées d’action rassurent : on n’est pas seul à être indigné·e. Mais les leaders des manifestations dirigent rarement cette juste colère contre les personnes et les institutions qui jouent un rôle crucial dans les politiques répressives.

 

Au cours du premier mandat de Trump, les mouvements sociaux ont appris à concentrer la pression collective. Par exemple, en ciblant les aéroports et en tenant des fêtes de bienvenue pour les migrant·es, il a fait échouer sa première tentative d’interdiction d’entrée aux musulmans. Plus tard, des milliers de personnes ont installé des campements devant les installations de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) pour exiger la fin de l’enfermement des enfants et de la séparation des familles.

 

Pour contrer les politiques répressives de la nouvelle administration, nous devons identifier des cibles stratégiques et créer un rapport de forces.

 

Cependant, alors que les marches de protestation ou même les actions prolongées peuvent peser pendant une courte période, l’organisation du quotidien ‒ sur nos lieux de travail, nos quartiers et nos campus ‒ peut peser plus durablement, et faire vraiment mal. Nous en avons vu des exemples sous le premier mandat de Trump, avec l’expérience d’assemblées de quartiers qui ont protégé les migrant·es en perturbant l’activité de l’ICE.

 

Une fois que nous avons bâti le contre-pouvoir, nous devons l’exercer : par la grève ouvrière, locative ou étudiante, ou par d’autres tactiques conflictuelles de masse qui peuvent perturber le cours des choses.

 

Comme nous l’avons dit au début, Trump n’est que le symptôme d’un système de domination plus large. Pour combattre ce système et en finir avec lui, nous avons besoin d’une stratégie à long terme pour…

 

6. Consolider le pouvoir populaire

 

Nos tâches les plus immédiates sont de construire l’auto-organisation et d’exercer le contre-pouvoir par des tactiques de perturbation. Mais cela ne suffit pas.

 

Les perturbations organisées nous donnent un avant-goût de notre véritable pouvoir : nous faisons fonctionner ce monde et nous pouvons aussi l’arrêter. Mais à quoi cela ressemblerait-il de contrôler démocratiquement l’endroit où nous vivons, travaillons ou étudions… pour de bon ?

 

C’est ce que nous appelons le pouvoir populaire, la capacité des mouvements sociaux combatifs à amener les gens à exercer un contrôle sur les institutions du quotidien. Impulser l’auto-organisation, c’est pouvoir affronter le moment présent, et c’est une étape vers un plus large pouvoir populaire.

 

7. Trouver un foyer politique

 

Bien que les organisations enracinées dans le quotidien soient en première ligne de tout mouvement social de masse, il est également crucial d’avoir un endroit où développer des perspectives politiques, des stratégies et des tactiques qui vont au-delà du moment présent, et embrassent un horizon révolutionnaire.

 

La Black Rose/Rosa Negra Federation est notre foyer politique. Nous élaborons des stratégies ensemble afin d’agir ensemble, en poussant toutes et tous dans la même direction vers un objectif de révolution sociale et de socialisme libertaire.

 

 

 

Mémoire des luttes antimilitaristes

 

Dès le vote de la loi du 21 décembre 1963, relative à l’Objection de conscience et son statut juridique, obtenu grâce au combat de Louis Lecoin, Michel Debré alors Premier sinistre de de Gaulle fit tout pour l’entraver et en réduire la portée. Les premiers bénéficiaires du Statut durent mener de nombreux mouvements afin de ne plus dépendre des diverses affectations paramilitaires (protection civile et pompiers militarisés), pour finalement obtenir de pouvoir effectuer leur temps de Service civil - déjà le double du service armé - au sein d’associations d’intérêt général à but non lucratif de leur choix. Cette disposition leur permettait jusqu’alors d’exprimer leur opposition, tout en œuvrant auprès des laissés pour compte. En dépendant cependant de l’Organisation générale de Défense (ordonnance 1959) ils pouvaient toujours être jugés par les chats-fourrés des Tribunaux Permanents des Forces armées.
Grâce aux batailles menées en 1968, avec une dizaine d’emprisonnements à la clef, ils dépendront finalement des tribunaux civils. Dès 1970, sont engagés par l’État des séries de procès contre les militants antimilitaristes inculpés au titre du cinquantième article de la loi régissant l’objection de conscience... article interdisant de la faire connaître du public, alors que selon la doxa bourgeoise : « nul n’est censé ignorer la loi ».
Les poursuites vont s’étaler sur une décennie, comme l’arbitraire de cette Commission juridictionnelle (CJ) seule habilité à reconnaître aux jeunes antimilitaristes le bénéfice du Statut légal d’objecteur.
Tombe subitement sur nos citrons une crasse de derrière les fagots des traîneurs de sabre : le Décret de Brégançon. Le Président Georges Pompidou, ancien dirigeant de la Banque Rothschild, bécassou triste, Poupou-les-Gros-Sourcils qui va passer son septennat à se laisser pousser le ventre jusqu’à l’explosion, a signé le Décret paru le 2 septembre 1972 au Journal officiel…

 

ÉDITO DU ML N°1866

 

Puni·e, file dans ta chambre ! ” - Désapprendre la prison

 

Le Monde libertaire d’octobre avait pour dossier « L’antimilitarisme*, les antimilitaristes ». Deux articles de ce dossier se terminant par un « à suivre », tu vas donc pouvoir en continuer la lecture.

Un point commun entre eux : le passage des antimilitaristes en question par la case « prison », thème du dossier du mois.

« Prison », mot du XIe siècle venant de « prise » indiquant qu’on a arrêté une personne - coupable d’atteinte aux biens, aux personnes, à l’ordre établi - dans son élan. On trouve alors les « maisons d’arrêt », feux rouges dans la vie d’une personne.
Feux rouges à la durée variable, mais toujours trop longue.

Le but de ces lieux de privation de liberté ? La protection des « honnêtes gens », de leurs tirelires ? L’apparition des bracelets électroniques associée au retour à l’air libre contredit cet argument.

Regarde plutôt du côté de la vengeance et de l’instauration de la peur. On parle alors d’établissement pénitentiaire...

« Pénitentiaire » de paenitentialis ou pénitences. « Pénitences », terme apparu au XIVe siècle quand l’Église catholique embrassait l’Inquisition sur la bouche : « Souffre, mon frère, dit l’Inquisiteur, cela te fera voir Dieu, chasse le diable de ton corps impur, flagelle-toi, chies-en à mort, c’est comme ça qu’on devient un bon fils de Dieu. » Tu n’as plus qu’à remplacer « l’Inquisiteur » par « le Juge », « le diable » par « la désobéissance », « Dieu » par « L’État »

Le Monde libertaire d’octobre avait pour dossier « L’antimilitarisme*, les antimilitaristes ». Deux articles de ce dossier se terminant par un « à suivre », tu vas donc pouvoir en continuer la lecture.

Un point commun entre eux : le passage des antimilitaristes en question par la case « prison », thème du dossier du mois.

« Prison », mot du XIe siècle venant de « prise » indiquant qu’on a arrêté une personne - coupable d’atteinte aux biens, aux personnes, à l’ordre établi - dans son élan. On trouve alors les « maisons d’arrêt », feux rouges dans la vie d’une personne.
Feux rouges à la durée variable, mais toujours trop longue.

Le but de ces lieux de privation de liberté ? La protection des « honnêtes gens », de leurs tirelires ? L’apparition des bracelets électroniques associée au retour à l’air libre contredit cet argument.

Regarde plutôt du côté de la vengeance et de l’instauration de la peur. On parle alors d’établissement pénitentiaire...

« Pénitentiaire » de paenitentialis ou pénitences. « Pénitences », terme apparu au XIVe siècle quand l’Église catholique embrassait l’Inquisition sur la bouche : « Souffre, mon frère, dit l’Inquisiteur, cela te fera voir Dieu, chasse le diable de ton corps impur, flagelle-toi, chies-en à mort, c’est comme ça qu’on devient un bon fils de Dieu. » Tu n’as plus qu’à remplacer « l’Inquisiteur » par « le Juge », « le diable » par « la désobéissance », « Dieu » par « L’État »...

Tu comprendras alors qu’il conviendrait de démolir ces lieux de privation de liberté bâtis pour réprimer et se venger. Il reste cependant le besoin de se protéger des personnes toxiques, prédatrices. Comment ? On ne peut pas faire l’impasse sur cette réflexion.

Bernard
CRML

* À signaler dans ce ML, deux articles pour t‘inciter, si le cas se présente,à rejoindre un des rassemblements pacifistes liés au 11 novembre.’État »...

Tu comprendras alors qu’il conviendrait de démolir ces lieux de privation de liberté bâtis pour réprimer et se venger. Il reste cependant le besoin de se protéger des personnes toxiques, prédatrices. Comment ? On ne peut pas faire l’impasse sur cette réflexion.

* À signaler dans ce ML, deux articles pour t‘inciter, si le cas se présente,à rejoindre un des rassemblements pacifistes liés au 11 novembre.

 

 

 

 

 

Capitalisme, dette, déficit de budget, crise économique, etc..

 

Et bien voilà, un énième déficit du budget de l’Etat. Encore de bonnes occasions pour raboter des acquis sociaux, taxer plus fort, inventer de nouveaux impôts, augmenter des charges.
Apparemment cela fait plus de 50 ans que la République française est endettée. Nous avons là une belle brochette de bons et bonnes gestionnaires n’est-ce pas ? Alors ces gestionnaires empruntent, mais il faut rembourser, et chaque année c’est pareil on rembourse les emprunts plus les intérêts. Elles et ils dépensent et nous remboursons, en nous serrant la ceinture un peu plus.

 

Le mythe de la gestion du capitalisme
Le capitalisme est utile et profitable pour une extrême petite minorité de fortunées et fortunés. Pour eux tout va bien, et ce depuis longtemps et de génération en génération. Bien que certaines et certains économistes nous prient de croire en leurs théories, nous garantissant, prospérité, richesses. Nous le savons que trop bien, le capitalisme ne se gère pas. Il y a bien trop de paramètres, d’actions qui entraînent des réactions. En 2008, plus personne ne gérait quoi que ce soit, preuve s’il en est que personne n’avait rien vu venir, une belle preuve de bonne gestion n’est-ce pas ? Et qui a sauvé l’affaire ? Les Etats avec de la création d’argent, de monnaie virtuelle. Et les Etats, c’est nous les populations qui payons.
Cela fait tout de même plus de deux cents ans que le capitalisme moderne existe, et cela n’empêche nullement la misère extrême, l’enrichissement outrancier de certaines et certains. Les crises financières qui ratissent le porte-monnaie, jettent les gens à la rue comme lors de la crise des années 1930 et en 2008 et les années suivantes, les soupes populaires, le chômage de masse. Pendant que les riches perdent certes de la richesse, mais en conservent suffisamment en métaux précieux, et autres biens négociables qui les mettent bien à l’abri des crises financières.

Dette déficit sans sanction
Avez-vous entendu, ne serait-ce que l’embryon d’une demande de sanctions pour avoir mal géré le budget de l’Etat ? D’avoir crevé le plafond du déficit, générant une dette colossale, à mon avis non remboursable. Non rien, aucun parti ne l’a demandé. C’est bien normal, car l’opposition ne veut pas qu’on remue le passé du temps où elle était au gouvernement et avait, elle aussi, mal géré le budget. Tout le monde se tait.
Une sanction ? Oui chassez à jamais le capitalisme et le capitalisme d’État.

 

Crise économique perpétuelle
Pour les gouvernements et les banques, la situation économique relève toujours de la crise.
On sort d’une crise, puis on entre dans une autre et à une existante se superpose une autre.
Je ne dis pas que les crises n’existent pas, mais qu’elles existent seulement et uniquement pour celles et ceux, avec qui les banques et les Etats liés à celles-ci ne veulent pas partager. C’est-à-dire la plus grande majorité de la population mondiale, qui doit se contenter de rien ou de si peu. Et comme nous vivons réellement et au quotidien, dans la pénurie, dans le centime compté au plus près, dans l’inaccessible, dans la frustration, cela semble en apparence pour certaines personnes qu’en effet la crise existe bel et bien. Alors que non, la crise n’existe pas pour les fortunés, les politiciennes et les politiciens.
Les crises sont créées pour justifier l’accumulation de richesses, pour le non-partage, pour exploiter les prolétaires.
Il y a de tout pour tout le monde, il suffirait de bien gérer les stocks, abolir l’argent, faire très attention aux ressources non renouvelables, recycler, re-recycler. Avoir le moins d’impact que possible sur l’environnement. Partager, donner.
IL n’y a que le capitalisme qui salit, détruit, pollue tout. Les Etats sont complices en laissant faire et en encourageant des actions mortifères et en commandant des travaux au nom du progrès et de la croissance.

Ne nous laissons plus faire
Il n’y pas de fatalité, nous pouvons sortir de ce cercle vicieux et infernal qui broie les populations, génération après génération.
Le capitalisme nous mène tout droit, à l’anéantissement collectif.
Il s’agit à nous de choisir, si nous voulons ou non, continuer à vivre dans une société dans une société capitaliste.

Frédéric Clère
Groupe Commune de Paris

 

Communiqué CNTSO:

 

Salarié-es intérimaires et permanents, devenez élu-es au CSE Adecco France avec la CNT-SO et faisons avancer nos droits en construisant un rapport de force !

 

Le 1er tour des élections professionnelles chez Adecco France aura lieu début 2025 (1er tour du mercredi 8 janvier 2025 à partir de 9h au mardi 21 janvier 2025 à 9h).

 

Ces élections seront l’occasion pour les salariés intérimaires et permanents de

 



 

choisir les élus qui les représenteront au CSE (Comité social et économique) pendant 4 ans.

 

Les personnels intérimaires et permanents d’adecco ont jusqu’au 26 novembre pour se porter candidat-es. En rejoignant les listes CNT-SO, vous revendiquez plus de droits, vous construisez un rapport de force favorable !

 

 

 

Macron/Barnier veulent nous enterrer : on s’organise pour résister !

 

Le dernier cycle électoral a débouché sur la constitution d’un gouvernement encore plus hostile aux travailleurs et travailleuses, dans un contexte de crise politique persistante. Pour ne pas subir, la construction d’un rapport de force sur la durée, devra être à l’ordre du jour ! Dans cet état d’esprit, la CNT-SO appelle à se saisir de la première journée de grève interprofessionnelle du 1er octobre, pour se mobiliser et préparer collectivement les suites.

 

La feuille de route du gouvernement Barnier est simple : poursuivre la politique au service des plus riches en dynamitant nos droits et les services publics. Le « dérapage » des comptes publics va être le prétexte idéal et promet une politique austéritaire brutale dès 2025.

 

Marqué par son positionnement réactionnaire et xénophobe, le gouvernement va dépendre de la bienveillance des élu-es du RN pour survivre. Le pire est à craindre en terme de recul pour les libertés publiques, de droits pour les étranger-ères ou les minorités de genre.

 

En pleine spirale autoritaire, le bloc bourgeois ne cherche même plus à maintenir les apparences du « jeu démocratique » et s’accroche au pouvoir coûte que coûte. Cela a le mérite d’être clair… On en revient au discours que la CNT-SO a toujours tenu, sans entretenir les illusions électorales, seul le rapport de force comptera. Nous n’aurons que ce que nous prendrons !

 

Face aux défis de notre période, le mouvement social et syndical doit pleinement assumer son autonomie et proposer sa propre alternative. C’est en faisant monter à la base, les mobilisations collectives dans la rue et sur nos lieux de travail, par la grève et l’action syndicale, avec des revendications claires et unifiantes, que nous pouvons les faire reculer !

 

Dans nos entreprises ou services, articulons le rejet de la politique Macron/Barnier avec nos besoins prioritaires : retraites, galère de la vie chère, salaires et conditions de travail. Tout est lié !

 

Parce-qu’un mouvement social ça ne tombe pas du ciel, il est indispensable de se structurer à la base et de faire grandir nos outils d’auto-organisation. Pour cela nous appelons les travailleur·euses à renforcer le syndicalisme : rejoignez-nous !

 

Ensemble faisons émerger un projet de société alternatif en rupture avec la barbarie capitaliste actuelle qui nous mène dans une impasse !

 

Ne comptons que sur nous-mêmes

 

Vive la classe ouvrière !

 

 

 

Communiqué CNT:

Projet de destruction de la fonction publique, réagissons !

 

Le nouveau ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, a récemment envoyé un projet d’« agenda social » (un calendrier de réunions) aux syndicats dits “représentatifs” en proposant une première réunion le 7 novembre autour du « projet de loi fonction publique ».

 

Concrètement Kasbarian envisage de reprendre le projet de réforme de la fonction publique initié par son prédécesseur, Stanislas Guerini, et laissé en plan sur la dissolution.

 

C’est l’occasion de revenir sur le projet de réforme de la fonction publique qui signe ni plus ni moins la fin du statut des fonctionnaires. Cinq ans après une loi de « transformation » de la fonction publique accroissant déjà la part variable et individuelle des rémunérations, le pouvoir des hiérarchies locales, l’opacité dans les mutations, le gouvernement avait cette fois décidé de s’attaquer frontalement au statut des fonctionnaires.

 

Car ce qui est annoncé maintenant n’est ni plus ni moins qu’une destruction en bonne et due forme de ce statut : fin de l’avancement de la rémunération à l’ancienneté, fin de la garantie d’emploi, nouvelle augmentation de la part des contractuels au détriment des fonctionnaires, etc. Le point commun étant la destruction de nos droits et garanties collectives, des services publics, le tout, comme d’habitude, au nom de l’« efficacité » et de l’invocation démagogique du « mérite ».

 

De quoi le mérite est-il le nom ?

 

Qu’on ne s’y trompe pas, cette nouvelle réforme n’est pas une énième réforme accroissant la part individuelle du salaire comme nous en avons déjà vu dans le passé, il s’agit cette fois de remettre en cause frontalement l’avancement de la rémunération à l’ancienneté au nom du « mérite ». En un mot un avancement totalement individualisé au bon vouloir des supérieurs hiérarchiques contre une logique de droit collectif.

 

Nous n’imaginons que trop bien les conséquences de ce type de réforme sur le collectif de travail. Les effets, parfaitement prévisibles, seront catastrophiques. Le soit-disant « mérite » des agents va se révéler, dans sa mise œuvre concrète, comme étant le règne du fayotage vis-à-vis du supérieur hiérarchique, des stratégies de communication et de la valorisation permanente au détriment de la qualité du travail, et va accroître et institutionnaliser les phénomènes de mensonge déjà existants sur le travail réel. Derrière le slogan démagogique du mérite, le risque est celui d’une explosion des collectifs de travail, des solidarités, au profit de pratiques déloyales. En un mot, sur fond d’asphyxie au niveau des effectifs, le mérite est l’autre nom de l’arbitraire et de la valorisation de la guerre de tous contre tous sous supervision hiérarchique.

 

Quant aux naïfs ou aux opportunistes qui penseraient que la « récompense du mérite » signifiera augmentation de leur salaire, nous pouvons d’ores et déjà annoncer que ce système ne favorisera qu’une infime partie des agents les plus zélés et aboutira plus que jamais à une stagnation des salaires sans précédent pour l’immense majorité.

 

Au final, au nom du mérite, c’est bien le travail réel qui sera encore dégradé et le service public rendu aux usagers qui sera encore piétiné.

 

Précarisation pour tout le monde !

 

Vers une mise en concurrence des contractuels et des fonctionnaires

 

La précédente réforme avait déjà largement ouvert la voie au recrutement de contractuels. Ce type de recrutement permettait de piocher dans un vivier de contrats précaires pour tenter de pallier ponctuellement à la pénurie d’effectifs généralisée dans les services publics.

 

Le gouvernement veut maintenant franchir un nouveau cap en mettant les contractuels et les fonctionnaires en concurrence.

 

Fondamentalement la massication des contractuels promue et voulue répond à un projet de sabotage progressif du statut des fonctionnaires de l’intérieur. Nous ne manquons pas de précédents exemples d’anciennes entreprises publiques comme La Poste ou l’ONF où le recrutement et l’augmentation progressive des contractuels pendant des années a eu pour effet et pour objet de marginaliser les fonctionnaires avant de mettre un terme définitif aux recrutements de ces derniers. La privatisation des missions n’est alors que la dernière marche à franchir.

 

Si ce projet n’était pas suffisamment explicite dans la bouche du gouvernement, le patron des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau, devenu depuis ministre de l’intérieur, s’était chargé d’être plus direct en jugeant sur BFM-TV que « dans la fonction publique, la règle devrait être le « contrat », le statut de fonctionnaire devant selon lui « être réservé par exemple aux magistrats, à des fonctions régaliennes ». Cette précarisation ne pourra elle-même que fragiliser les agents dans l’exercice de leurs missions.

 

Vers la fin de la garantie d’emploi

 

La massification des contractuels ne suffisait pas pour précariser les personnels, Guerini proposait également d’attaquer frontalement les fonctionnaires en revenant sur la garantie d’emploi. Il faudrait selon lui lever « le tabou du licenciement dans la fonction publique ».

 

Si Guerini n’évoquait pas directement des licenciements économiques, il déclarait de façon une nouvelle fois démagogique qu’il faudrait sanctionner les agents qui ne feraient pas leur boulot. Le licenciement pour insuffisance professionnelle, qui existe déjà, ne serait pas assez utilisé. En rapportant seulement 13 licenciements pour ce motif en 2022, Guerini décrétait que ce nombre n’est pas assez élevé et, ce faisant, jette les fonctionnaires en pâture à l’opinion publique en entonnant insidieusement la petite musique des fonctionnaires fainéants. Il faut donc s’attendre avec ce projet de réforme à une nouvelle définition extensive de l’insuffisance professionnellefacilitant les licenciements pour ce motif.

 

On achève bien les services publics !

 

Jeter en pâture les fonctionnaires à l’opinion publique pour mieux attaquer leurs statuts, diviser les personnels entre eux pour mieux les précariser, nous reconnaissons bien là ce gouvernement et sa volonté d’achever les services publics.

 

Dans cette lignée, le gouvernement a décrété une saignée sans précédent pour les services publics et les dépenses sociales avec 40 milliards de réduction des dépenses publiques.

 

Ce gouvernement des riches pour les plus riches continue son œuvre de destruction de tous les droits sociaux et biens publics sous le regard bienveillant de l’extrême-droite. Nous assistons bien à la même continuation d’une violente politique de classe que nous subissons déjà depuis 7 ans. Pour ce faire, il faut désigner régulièrement des boucs-émissaires. Là où il faudrait regarder l’augmentation exponentielle des dividendes depuis 15 ans, les 160 milliards d’aides publiques aux patrons par an, les gouvernements voudraient nous faire regarder le fonctionnaire, le chômeur ou l’immigré .

 

Face au saccage annoncé de la fonction publique, il n’y a pas de fatalité, il ne tient qu’à nous de nous mobiliser pour faire échec à ce projet mortifère !

 

Parce que le statut et l’indépendance des fonctionnaires permettent de conserver un service public fondé sur les besoins des usagers et non sur la demande politique.

 

Parce que les services publics sont le patrimoine de ceux qui n’en ont pas.

 

Mobilisons-nous !

 

 

 

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