Journal d'Infos et Culture Libertaire,

se veut dans la continuité des fanzines, de la scène alternative et du cinéma indépendant autogéré. Il est dans la mouvance anartiste et anarcho-surréaliste.

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Allemagne année zéro…

 

Stig Dagerman dans un reportage publié par la suite sous le titre Un Automne allemand notait l’impossibilité d’une partie des Allemands à revenir sur le passé et à avoir de l’empathie pour les peuples qu’ils avaient persécutés. Le livre d’Emmanuel Droit prolonge la réflexion de l’auteur de la Dictature du Chagrin.
Cette étude analyse la mise en place par les Alliés de commission de dénazification chargée de les confronter à la réalité, à cette tentative d’éradiquer le passé nazi et de montrer la dichotomie entre l’intention et la réalité.

 

Entre 1933 et 1945, une grande partie des Allemands, pas seulement sous la contrainte, a soutenu le régime hitlérien. Avec la défaite et la partition de l’Allemagne, plusieurs systèmes d’épuration et de dénazification sont mis en place. Il montre les différences d’appréciation et de pratiques épuratives entre la démence répressive souvent désordonnée des Soviétiques, le tout punitif des Américains et la volonté pédagogique des Français et des Anglais. La mise en place d’un questionnaire pensé pour empêcher les anciens nazis d’exercer des responsabilités se retourne finalement contre leur promoteur renforçant le sentiment de persécution chez les anciens bourreaux.

Dans l’ensemble, la volonté de se disculper de leur responsabilité est l’attitude la plus fréquente. Emmanuel Droit étudie deux cas qui soulignent la difficulté en Allemagne à accepter le passé nazi et surtout à s’en départir. Quelques exemples sont utilisés pour l’expliquer. Ainsi, Veit Harlan, le réalisateur d’un des films les plus antisémites du régime, Le Juif Süss, ce cinéaste, soutien de la propagande antisémite du régime hitlérien, in fine, ne comprend pas ce qui lui est reproché, n’a fait que répondre à une commande. Cette irresponsabilité entraîne une clémence des jurés. De même, Oskar von Hindenburg, le fils du chancelier qui ne veut pas voir sa responsabilité politique dans son soutien au NSDAP dans les années 1930. Ses dénégations lui permettent de se disculper de sa responsabilité.

Comme le souligne l’auteur, la dénazification a existé, mais elle n’est ni totale ni parfaite, loin s’en faut, ce qui explique la difficile relation de l’Allemagne contemporaine avec son passé.


Sylvain Boulouque

La dénazification
Posthistoire du IIIe Reich

Emmanuel Droit
PUF 2024, 342 p. 24 €

 

DES IDEES ET DES LUTTES: La Commune de Paris. 1871. Les acteurs, l’évènement, les lieux

 

Tout sur la Commune de Paris … ou presque !

Quel défi se sont lancés plus de trente chercheurs emmenés par Michel Cordillot : rassembler dans la version initiale un ouvrage de 1 438 pages la connaissance la plus large et néanmoins précise de cet évènement historique, objet de tant de livres, d’articles que Quentin Deluermoz considère qu’il est impossible à une seule personne de tous les lire. La diversité communarde apparaît dans les 500 biographies sélectionnées dans le Maitron, célébrissime dictionnaire biographique du mouvement ouvrier. Il faut suivre le conseil de Michel Cordillot et se rendre sur le Maitron-en-ligne pour découvrir 17 500 autres. Le point commun de toutes ces femmes et ces hommes ? «
Leur vie a été profondément marquée par la Commune, qu’elle ait constitué un aboutissement, un épisode central de leur existence, ou un point de départ dans leur engagement ultérieur. »

 

Ce dictionnaire déjà riche de la relation de ces existences hors du commun est scandé de notices thématiques. Connaît-on vraiment l’histoire de la Commune, la chronologie des évènements ? Comment vivait-on à Paris pendant ces 72 jours, 73 si l’on intègre la résistance du fort de Vincennes jusqu’au 29 mai ? Quels sont les grands débats ? Fut-elle socialiste ou sociale ? Et l’après-Commune ? Comme disait Georges Renard, « revenir d’exil, c’est encore s’exiler ». L’étude des évènements est-elle enfin achevée ? Cet ouvrage a connu un très grand succès avec trois rééditions. Le passage en poche devait nécessaire. Mais compte tenu de l’impossibilité technique de rééditer l’intégralité de l’ouvrage en un seul volume, les éditions Tallandier ont fait le choix de se concentrer sur les seules notices thématiques augmentées d’une douzaine. Un bel ouvrage de près de 750 pages.

Au croisement de tant de destins
Quelles sont les causes de la Commune ? Une aspiration politique majeure : la République, mot générique qui anime les oppositions à l’Empire… Un contexte économique et sociale dit de révolution industrielle qui, pour beaucoup, se traduit par la misère, l’exploitation, la naissance du prolétariat, il suffit de relire Varlin, Malon… Paris est en pleine transformation, explosion économique, le décalage entre la capitale, révolutionnaire, dynamique et la province rurale, traditionnelle sous le contrôle des hobereaux et des conservateurs aura des conséquences pendant la Commune. La déclaration au peuple français du 20 avril 1871 recevra peu d’échos. Pour autant, n’y eut-il de Communes qu’à Paris ? Non, mais malheureusement elles furent réprimées par l’armée et à Marseille, Crémieux, un des organisateurs sera fusillé. A Lyon, la venue de Michel Bakounine en septembre 1870 n’a pas impulsé un mouvement conséquent. Un texte de cet auteur souligne en juin 1871 qu’une révolution ne se décrète pas. Les notices fournissent une analyse fine de cet « avant-Commune ».

A Paris, des femmes et des hommes vont se mobiliser à compter du 18 mars pour la Commune. Une notice tente d’en donner une définition que nous vous invitons à découvrir. Quelle légitimité avait-elle ? Des milliers de parisiens, les femmes ne votaient pas, ont élu leurs représentants. Leur programme est étonnamment moderne et les conseils, sur une très belle affiche, pour désigner les représentants font encore écho aujourd’hui.
La lecture de ce monument donne le sentiment de parcourir les rues de Paris, de se rendre dans les clubs en croisant des têtes connues. Allez sur le site maitron.org, Nathalie Le Mel, Charles Delescluze, Jean Allemane, Emile Duval assassiné par les Versaillais à Clamart, Les frères Reclus, mais il y aussi les obscurs, les sans-grades ceux se battaient « simplement » pour une république démocratique et sociale, jusqu’à leur mort. Les femmes même non éligibles ont toute leur place, Eulalie Papavoine, André Léo, son nom de plume qui restera dans l’histoire, Anna Jaclard, une noble russe, tout comme Elisabeth Dmitrieff et évidemment Louise Michel. Mais il y tous les autres, cette autre Louise, vous la connaissez uniquement par son prénom… Oui, une infirmière au bas de Belleville, rue de la Fontaine-au-Roi, apporte son aide aux derniers combattants dont un certain Jean-Baptiste Clément qui lui dédicacera son Temps des cerises. Et puis, X… un communard inconnu, tombé au Père-Lachaise le 27 mai. « Clôturer la partie biographique de ce dictionnaire avec ce mort privé de nom sera une manière de rendre hommage aux milliers de combattants de la Commune condamnés à rester anonymes » car fusillés au coin d’une rue, jetés dans une fosse commune, oubliés dans les catacombes.

Un récit passionnant et analytique
Le lecteur sera séduit par la qualité des échanges entre les différents acteurs de la Commune. Ouvriers, artisans, journalistes, on disait publicistes, gens du peuple, ils prennent à bras le corps les enjeux. De quelle république parle-t-on ? Certes, Vallès donne de sa voix dans Le Cri du Peuple, mais ce même peuple s’exprime dans les clubs qui favorisent ainsi l’expression d’une culture politique populaire, originale et influente, on y croise par exemple Paule Mink, une militante féministe ardente.
Certes, les canonnades rythment la vie des habitants mais la Commune impulse un certain nombre de réformes comme la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la question des loyers et du logement. Hugues Lenoir souligne dans une notice consacrée à l’éducation, les innovations notamment dans l’égalité entre les garçons et les filles, en matière pédagogique, Jean Louis Robert développe l’organisation des services publics dont celui de la justice. Des auteurs qui nous sont connus. La vie, ce sont aussi les chansons, les pièces de théâtre, les journaux comme Le Père Duchêne et plus original les jeux de hasard que la Commune interdira.

A la différence de nombreux ouvrages, celui-ci donne aussi la parole à ceux d’en face, aux opposants, notamment les écrivains, rappelle que des hommes comme Louis Blanc, une figure de 1848, Henri Tolain, un des fondateurs de l’AIT seront en désaccord avec la Commune. La section « Débats et controverses » montre les échanges vigoureux, Marx, Bakounine, les différentes visions et de la Commune et du socialisme. Impossible de mentionner la totalité des thèmes, vous irez au fil des pages comme des rues de la capitale. Il faut souligner la qualité de la mise en page qui font de ce livre un outil de travail et de réflexion pour les chercheurs, les militants, un guide pour tout lecteur curieux de découvrir ces jours de « liberté sans rivages » selon l’expression de Jules Vallès. J’insisterai sur la notice La société fraternelle des anciens combattants de la Commune dont l’association des Amies et des Amis de la Commune est l’héritière.
Pour reprendre en conclusion une question initiale, a-t-on tout écrit ? Non répond Quentin Deluermoz, les archives ne sont pas toutes exploitées et le travail initié par Jacques Rougerie, le grand spécialiste de la Commune, est loin d’être achevé, voilà qui laisse des perspectives aux jeunes générations.
Pour nous militants, elle reste certes une source d’inspiration mais comme l’écrit Louise Michel dans ses Mémoires de 1886, « En révolution, l’époque qui copie est perdue, il faut aller de l’avant. »

La Commune de Paris. 1871.
Les acteurs, l’évènement, les lieux

Coordonné par Michel Cordillot
Ed. Tallandier, 2023

 

 

 

Un dernier pogo pour la route

 

Un colloque à la BNF (1), une exposition dans ce même lieu à la Galerie des donateurs suite aux legs réalisés par Masto et Fanxoa (2) , le saxophoniste-manager et le chanteur des Béru, plusieurs livres et une bande dessinée. Il ne s’agit pas d’un enterrement de première classe puisque l’épisode s’est clos, mais de raconter l’histoire du rock alternatif et du punk dans la France de la fin des années 1970 et 1980.

 

La bande dessinée proposée est une excellente entrée en matière, préfacée par Loran l’ancien chanteur des Béru, devenu celui des Ramoneurs des menhirs. Elle remet en perspective et laisse une grande place aux témoignages des protagonistes de cette épopée musicale et politique. Le dessin est simple et efficace. Les auteurs reprennent les grandes phases du mouvement. Le punk rock à la française est né à la fin des années 1970, pour parti importé grâce à la vague musicale anglaise – les Sex Pistol et Clash, en étant les têtes de gondole. Il s’adapte à la réalité locale, dans laquelle se mêle un peu de provocation et surtout beaucoup de politique. Le mouvement naît principalement dans les squats et est influencé par les idées libertaires. Une multitude de groupes fleurit : les Lucrate Milk, Oth, La Souris déglinguée, Oberkampf,… la liste n’est pas exhaustive. Certains comme la souris ne sont pas trop regardant sur leur public, quelques fascistes viennent semer la terreur au milieu des crêtes… Jusqu’au moment où le mouvement se cristallise dans un groupe qui impulse une nouvelle façon de jouer dans les salles. Initialement, les béruriers donnaient leur dernier concert. Le noir accolé était un signe de deuil. En fait, ce fut le premier d’une longue série. Deux temps marquent cette histoire. D’abord, les années de décollage 1984 début 1986, où ils demeurent imprégnés de désespoir. Puis, l’appel à la révolte des années 1986-1989 où ils multiplient les concerts, souvent en soutien à des causes fortement marquées par le mouvement libertaire : soutien aux insoumis, lutte contre les violences policières et antifascisme. C’était le temps des luttes joyeuses, de la fête et de la musique. Des concerts carnavalesques où se mêlent messages forts et amusements sont de moments suspendus dans lesquels plusieurs milliers de personnes peuvent reprendre des cris de ralliements d’une « jeunesse qui emmerde le front national » jusqu’à la « makhnovitchna ». Dans leur sillage d’autres groupes émergent : les wanpas, les garçons bouchers ou les Ludwig von 88, là encore la liste est loin d’être exhaustive.
Mais, pour certains se pose la question du succès, les uns signent dans les grandes industries du disque, les autres voulant promouvoir une véritable contre-société poursuivent avec des labels alternatifs. Comme un au revoir, les Béru se dissolvent après trois jours de concerts à l’Olympia en novembre 1989. Le rock libre et indépendant n’est pas mort, mais il a changé de forme.
Cette belle bande dessinée en retrace très habilement les premiers temps.

Sylvain Boulouque

Vivre libre ou mourir
Arnaud Le Goëfflec
Nicolas Moog
Glénat
2024 176 p. 22,50 €


(1). Le colloque a paru sous le titre Bérurier Noir (sous la direction de Benoît Cailmail, Luc Robene et Solveig Serre) Riveneuve, 2023, 246 p. 25 €. L’auteur de ces lignes y a participé.
(2) Elle est ouverte jusqu’au 28 avril 2024.

 

 

 

 

 

Photos de classe

 

Ces ouvrières, ces ouvriers existent toujours

Non, il ne s’agit pas des photos des classes du primaire, mais celles d’une classe sociale que quelques sociologues « bon chic- bon genre » de la gauche moderne ont voulu faire disparaître un peu trop rapidement. Ces ouvrières, ces ouvriers existent toujours, se battent pour leur emploi, leurs droits, leur vie. Issu du monde ouvrier, Daniel Challe, photographe et correspondant d’un journal régional, a suivi le parcours de certains. Il leur consacre un livre
Photos de classe, publié aux éditions Syllepse en 2024. Dès la couverture, le lecteur est saisi par « la force de la photographie […] de donner sa place au centre de l’image à un docker, à une ouvrière de l’automobile, de l’agroalimentaire, à un ouvrier de la construction navale ou de la métallurgie ».

 

En couverture, un docker du port de commerce de Lorient, derrière lui les bateaux, les cargos, les portes containers, les lieux de stockages. Immenses. Je reprends le texte de la quatrième de couverture. « Ce livre veut montrer une classe ouvrière vivante, joyeuse, qui n’a pas oublié le sens du combat, qui sait qu’elle détient les vrais savoirs des producteurs et des productrices, qui ne sont pas ceux du management et de l’organisation capitaliste du travail. »
Où sont-ils ? Partout en France, même si la presse les cache. Ils sont ballotés au gré des rachats et des plans sociaux subissant le mépris des dirigeants. Pourtant, il suffit d’observer les regards, on y trouve le courage, la dignité du travail, la solidarité aussi. « On se bat », Ils sont debout avec leurs syndicats, Sud, CGT, FO, vous les retrouvez dans les locaux syndicaux avec des affiches de luttes. Tiens, à Saint-Nazaire, une affiche « Les élections passent… Les problèmes restent », une signature : CNT-AIT.
Dans les vallées alpines comme celle de Livet-et-Gavet, ils produisent du silicium, les photos sont impressionnantes, celles des fours notamment. Ils se sont battus en 2021 pour sauver leur usine, leur gagne-pain, malgré la dureté des conditions de travail.

« C’est beaucoup l’humain »
De tous âges, ils sont là comme cet ouvrier devant son usine, au petit matin, éclairé par une lune finissante. Regardez les visages déjà marqués et dans 20 ans…
Dans l’usine Safran Aircraft du Creusot, les conditions de travail sont autres, propreté, exigence de précision pour fabriquer des disques de turbine d’avion. Des femmes comme dans l’usine Michelin.
D’autres photos dures, celles de l’usine de salaison, font songer au livre A la ligne, feuillets d’usine de Joseph Ponthus, Ed. La table ronde, 2019 (chronique Des idées et des luttes 28 juin 2021, site du Monde libertaire). Ces femmes, ces hommes masqués, revêtus de vêtements de protection en deviennent anonymes.
Le respect des individus est une valeur chez eux. A NTM-SNR d’Annecy, « Le local, c’est notre maison, on partage, on rigole, c’est beaucoup l’humain ».
A l’issue de la mobilisation contre les retraites, laissons la parole à Daniel Challe : « Le monde ouvrier a subi tant de coups. Mais il possède quelque chose que les patrons et les bourgeois ne comprendront jamais : la solidarité, la fraternité, la joie de lutter ensemble. C’est un bien inestimable. »

• Daniel Challe
Photos de classe
Ed. Syllepse, 2024

 

« Par anarchisme, j’entends un nouvel ordre social… »

 

C’est une petite femme, Mollie Steimer, mais bourrée d’énergie, comme le relève son amie Emma Goldman. Quand elle avait une idée en tête, inutile de de chercher à la faire changer d’avis. D’ailleurs toutes les deux sont de la même veine et par moment, il est difficile de distinguer les propos de Mollie dans le livre Je n’ai rien à perdre que mes chaînes, publié en 2023 chez Nada, de ceux d’Emma dans son autobiographie Vivre ma vie publiée aux éditions L’Echappée en 2022 (chronique Des idées et des luttes 13 juin 2022 site du Monde libertaire).

 



 

Mollie sera une militante toute sa vie. Elle naquit en 1897 en Russie, arrive avec ses parents à New York en 1912. Elle rejoint les milieux anarchistes, intervient avec de jeunes militants juifs qui éditent un journal en yiddish ainsi que des tracts bilingues. En 1918, ils diffusent un tract contre l’intervention américaine en Russie plus particulièrement en Sibérie en 1918. Dénoncés, ils sont arrêtés. S’engage le procès Abrams avec cinq militants dont Mollie, accusés de collusion pour enfreindre la loi sur l’espionnage aux USA. C’est un procès marquant car cette loi porte atteinte aux droits constitutionnels. Qu’à cela ne tienne, le juge est particulièrement partial, méprisant. Tout dans son attitude montre qu’il a déjà pris sa décision avant les audiences. Tout comme pour les affaires de Haymarcket, de Sacco et Vanzetti.
L’intervention de Mollie face au juge montre sa fermeté, sa détermination et son espoir dans l’avenir. « Par anarchisme, j’entends un nouvel ordre social, dans lequel aucun groupe n’aura le pouvoir, et dans lequel aucun groupe ne pourra en gouverner un autre. La liberté individuelle prévaudra. La propriété privée sera abolie. Tout le monde aura les mêmes chances de se développer au mieux, tant sur le plan physique qu’intellectuel. […] Chacun produira selon ses moyens et recevra selon ses besoins. »

Se battre partout dans le monde
Ils sont condamnés à des peines de prison pour une distribution de tracts alors que cela relevait de la liberté d’expression. Il est vraiment difficile d’exercer ses libertés individuelles dans cette soi-disant patrie de la liberté. Les militants se mobilisent au-delà des réseaux anarchistes. Bien sûr, au premier rang, on retrouve Emma Goldman et Sacha Berkman, son compagnon. Et finalement, ils font partie d’un convoi en partance pour l’URSS. Et là, elle, Mollie et ses amis seront victimes de la terreur rouge dès 1921. Je renvoie au livre de Jacques Baynac,LaTerreur sous Lénine réédité chez L’Echappée en 2024 (présentation du livre dans l’émission Au fil des pages sur Radio libertaire diffusée le mercredi 14 février 2024. A écouter en podcast sur le site de Radio libertaire).

Pourtant, ils sont prévenus, on savait mais on voulait y croire à cette patrie du socialisme. Sur place, avec son compagnon Sénia, elle crée une association d’aide aux prisonniers anarchistes. Arrêtés par la Tchéka, ils quittent avec une grande tristesse ce pays qui est le leur d’origine où ils crurent réaliser leurs rêves, mais Mollie considère qu’elle se battra partout dans le monde pour son idéal. Ils arrivent à Berlin qu’ils doivent quitter, car juifs. Arrivés à Paris, ils militent, se rapprochent de Voline mais là aussi menacés en 1939-1940, ils partent pour le Mexique, sans revenir aux USA. Un couple fusionnel, Mollie meurt en 1980, Sénia la suit en 1981. Relevons l’intéressante iconographie avec ces portraits de militants dans des moments de grande fraternité.

« La Russie d’aujourd’hui est une grande prison »
La biographie de Mollie présentée par Paul Avrich, spécialiste du mouvement anarchiste aux USA, est complétée par des déclarations de Mollie, notamment son interrogatoire lors de son procès.
Sa déclaration sans ambiguïté sur la Russie des années 1920 : « La Russie d’aujourd’hui est une grande prison dans laquelle un individu suspecté de ne pas pleinement adhérer au régime communiste est espionné, puis arrêté par le Guépéou comme ennemi du gouvernement. »
Elle décrit les conditions de détention dans les prisons de la Tchéka ou Guépéou, la répression subie par les ouvriers qui protestent quant à leurs conditions de vie. Mollie où qu’elle soit, se battra pour défendre les opprimés. Emma Goldman n’est vraiment pas loin. Le couple Goldman/Berkman hésitait, avant leur départ pour la Russie, à dénoncer les atteintes aux libertés et aux principes anarchistes. Sur place, ils déchantent rapidement. Heureusement, ils purent quitter cette « grande prison ».
Dans la même lignée, écoutons Mollie Steimer dans une déclaration de mai 1924 : « Ne vous laissez pas abuser, et faites en sorte que d’autres ne se laissent pas abuser par la propagande mensongère et éhontée des communistes. »

• Mollie Steimer
Je n’ai rien à perdre que mes chaînes
Ed. Nada, 2023

 

Juger les Collabo(e)s

THEATRE:

La Femme à qui rien n’arrive de Léonore Chaix

 

De et avec Léonore Chaix,
Mise en scène Anne le Guernec

La Femme à qui rien n’arrive, un polar métaphysique déjanté destiné à nous faire dresser les cheveux sur la tête.

Elle n’a qu’un objectif : accomplir ses tâches quotidiennes incompressibles au rythme robotique dicté par la « Machine ». Prise au piège d’une publicité virtuelle, la Femme à qui rien n’arrive va être confrontée à ce qu’elle redoute le plus : qu’une chose lui arrive. Elle va basculer dans un monde de plus en plus délirant.

Ça y est, nous y sommes à l’ère de l’intelligence artificielle, chatgpt et ses rejetons, la Femme à qui rien n’arrive engluée jusqu’au cou de sa machine à laver en connait un rayon.
Dur, dur de ne pouvoir communiquer qu’avec un robot informatique suffisamment sot pour vous faire douter de votre humanité.

Dans une seule en scène réjouissante, Eléonore CHAIX raconte la galère d’une pauvre dame qui commande sa ration de pommes de terre sur internet.

Évidemment cela ne se passe pas comme elle voudrait et le public assiste au naufrage de cet individu dévoré, deus ex machina, impitoyablement par une voix d’outre-tombe familière des consignes abracadabrantes.
Si cela n’était pas comique, ce serait désespérant. L’individu solitaire livré aux bonnes intentions, cela va de soi, d’un interlocuteur informatique serait-il condamné au suicide ? Exagéré-je vraiment ? Faut-il regretter le bon vieux temps où vos patates étaient livrées à dos d’âne ?

La femme à qui rien n’arrive, réglée sur ses tâches ménagères incompressibles, va-t-elle devenir folle ?

Pour le savoir, rendez-vous au spectacle d’Eléonore CHAIX qui d’une voix très assurée avec tout juste une pointe d’ironie ou de malice nous raconte son histoire.
En fait, ça n’existe pas une femme à qui rien n’arrive !

Le 16 Mars 2024
Evelyne Trân

À La Scala Paris.
13, boulevard de Strasbourg 75010 Paris
du 12 au 20 Mars 2024, les mercredis à 19 H 30.

 

Combo DVD Bleuray:

Dessin de la semaine

Les fleurs du mâle

Ni dieu ni maître,mieux d'être

                                            (Jacques Prevert)

Communiqué de l'UCL

Un ultime clin d’œil à notre camarade Gérard Coste

 

Postier communiste libertaire, syndicaliste de lutte, Gérard était, ces dernières années, devenu un « passeur », transmettant son expérience et plus largement l’expérience du mouvement ouvrier. Il nous a quittés le 9 mars 2024.

 

Cela faisait plusieurs années qu’il avait dû restreindre son engagement, fatigué qu’il était par la maladie. Mais toutes celles et ceux qui l’ont connu conserveront le souvenir d’un camarade solide, souriant, à l’ironie douce, à la présence rassurante, à l’érudition contagieuse.

 

Âgé de 15 ans en Mai 68, actif dans le mouvement de la jeunesse en région parisienne, Gérard était devenu postier en 1972 et avait pris part aux luttes de l’époque : le Larzac antimilitariste en 1973, puis bien sûr la grande grève des PTT en 1974 [1]. C’est à cette occasion qu’il avait rejoint la Fédération anarchiste, dont les postier·es éditaient le bulletin Gestion directe. Opposant au recentrage de la CFDT, il tenta sans succès de créer un groupe autonome d’entreprise, puis quitta la CFDT en 1978. Il travailla alors plusieurs années dans le Cantal, puis en Charente, avant de revenir à Paris, en 1986, à la recette principale du Louvre. Sa route croisa alors celle des postier·es de l’Union des travailleurs communistes libertaires – dont Martine Donio, Thierry Renard, Patrice Spadoni, Patrick Velard –, qui publiaient le bulletin Le Postier affranchi.

 

Il les rejoignit bientôt dans l’opposition de gauche au sein de la CFDT. Patrice Spadoni souligne la « sympathie qui se dégageait de lui, un militant très engagé mais pas du tout sectaire, très ouvert à la discussion, et par-dessus tout, très humain, très gentil, avec un humour permanent, caustique mais sans aucune méchanceté ».

 

En novembre 1988, ce fut la rupture : la bureaucratie CFDT expulsa les syndicats franciliens des PTT qui avaient soutenu la grève des « camions jaunes ». Quelques semaines plus tard, les exclu·es fondaient SUD-PTT [2]. Gérard en fut un animateur de premier plan. À la même époque, il quitta la FA.

 

Les années 1990 le virent particulièrement impliqué dans le soutien aux sans-papiers, aux sans-logis, dans les Marches européennes contre le chômage de 1997 et 1999.

 

Resté quelques années sans affiliation politique, il adhéra à Alternative libertaire à l’époque du mouvement social de 2003, et participa aux congrès de l’organisation en 2004, 2008 et 2012. En 2006, il intervint dans l’événement organisé par AL pour les 100 ans de la Charte d’Amiens. En 2007, il contribuait aux « Tables rondes syndicalistes » du mensuel Alternative libertaire.

 

C’est que Gérard aimait l’histoire du mouvement ouvrier, il aimait la transmettre, en tirer des enseignements, et ce n’est pas un hasard si, dans les années 2000, il s’était investi dans l’animation du Centre d’études et de formation interprofessionnelle Solidaires (CEFI-Solidaires).

 

Ces dernières années, en raison de ses ennuis de santé, Gérard était en retrait mais continuait à cotiser et à discuter avec ses camarades de l’UCL de Saint-Denis. D’une grande modestie, il refusait de jouer au vieux sage, allant même jusqu’à nier tout ce qu’il pouvait encore apporter en termes d’expérience et de connaissances du mouvement ouvrier et de notre courant libertaire. Jusqu’à la fin il est resté révolté contre les injustices sociales et toutes les oppressions. Le meilleur moyen de lui rendre hommage est de continuer le combat.

 

Guillaume Davranche, avec Martine Donio, Patrice Spadoni et Gaëlle Backer

 

 

 

Ukraine : non à une Troisième Guerre mondiale

 

Avec ses propos réitérés sur le possible envoi de « troupes au sol » en Ukraine , Macron banalise l’idée d’un engagement militaire direct Otan-Russie. Il faut affirmer une claire opposition à ce scénario catastrophe.

 

Était-ce un coup de bluff ? Un test ? Un pavé dans la mare ? Le 26 février 2024, Emmanuel Macron a provoqué la stupéfaction en évoquant publiquement la possibilité d’envoyer des « troupes au sol » en Ukraine, contre l’armée russe.

 

Par le jeu des alliances cela signifierait, mécaniquement, un conflit direct entre la Russie et l’Otan, une conflagration à l’échelle du continent, et un risque éminent de guerre nucléaire.

 

Face aux protestations des autres chefs d’État européens et de l’Otan, Macron a aussitôt rétropédalé en précisant qu’il ne parlait pas de troupes combattantes mais de conseillers militaires (qui sont déjà sur place) ou de garde-frontières…

 

Il a cependant récidivé le 5 mars, en appelant les États alliés de Kiev à « ne pas être lâches ». Puis, le même jour, nouveau pas de côté, venu cette fois du ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, qui a affirmé qu’il s’agissait de « mettre en échec la Russie » mais sans lui « faire la guerre ».

 

Non à l’extension continentale du conflit

 

En politique, c’est ce qu’on appelle souffler le chaud et le froid, instiller le doute, faire naître le débat… et finalement banaliser la possibilité d’une Troisième Guerre mondiale.

 

Macron assume, dit-il, une « ambiguïté stratégique ». Face à cela il est impossible de rester muet ; il faut répondre sans aucune ambiguïté : non. Non à l’entrée en guerre. Non à l’extension continentale du conflit, qui aurait des conséquences incalculables.

 

L’impérialisme russe a d’ores et déjà échoué

 

La résistance ukrainienne épuisera l’envahisseur avec ses seules forces.

 

Kiev ne reconquerra peut-être pas la Crimée et le Donbass, désormais bunkerisés par l’armée russe. Mais Moscou n’atteindra pas non plus ses objectifs.

 

Le Kremlin a échoué à renverser le régime ukrainien pour le remplacer par un fantoche à sa solde. Il a échoué à « gagner les cœurs » en Ukraine, en suscitant au contraire une forte résistance populaire jusque dans les partis jusque là prorusses. Il a échoué à faire croire à une « guerre du droit » contre les « Ukronazis » en multipliant les crimes de guerre et les destructions massives. Il a échoué à faire admirer le monolithisme de l’État russe, en révélant au contraire des symptômes de décomposition féodale – rébellion du Groupe Wagner, autonomisation de son vassal mafieux-islamiste Ramzan Kadyrov. Il a échoué à faire taire la dissidence, comme l’a montré la foule courageusement réunie pour l’enterrement de Navalny.

 

La résistance ukrainienne à l’invasion ne s’arrêtera pas

 

L’impérialisme russe est aujourd’hui embourbé dans une « guerre sans fin », ingagnable, comme l’ont été le Vietnam, l’Afghanistan et l’Irak pour les États-Unis, comme l’a été l’Afghanistan pour l’URSS, comme l’a été l’Algérie ou le Sahel pour la France. La résistance ukrainienne à l’invasion ne s’arrêtera pas.

 

Il est temps que Poutine renonce, et concède la paix. Il est hors de question que des va-t-en-guerre irresponsables comme Emmanuel Macron provoquent une extension du conflit.

 

  • Troupes russes hors d’Ukraine !

  • Non à une entrée en guerre de l’Otan !

 

Union communiste libertaire, 7 mars 2024

 

Communiqué FA:

Retraite à 67 ans inacceptable et non digérée Acceptation ?

 

Acceptation ?
Je n’arrive toujours pas à me résigner et accepter, la réforme des retraites à 67 ans et venant de la part des re-traitres !
C’est toujours un sujet d’actualité, n’en déplaise à certaines et certains. Toute personne au travail a été, est et sera impacté par cette énième, infâme réforme. Donc oui c’est toujours et sera toujours d’actualité. Et pourquoi se taire ? Pourquoi accepter ? Parce que plus personne n’en parle ? Un bien étrange silence d’ailleurs.

A la table des tricheuses et tricheurs
Cette réforme me fait penser à une table de jeu, où les règles sont fixées au cours du temps, par des tricheuses et des tricheurs gouvernementaux, qui changent les règles quand cela les fait gagner. Et les perdantes et perdantes c’est nous toutes et tous. Des perdants et des perdantes sur plusieurs plans. Car bien obligés-es, d’accepter, une la partie, deux les changements de règles et trois de perdre à coup sûr.
Les négociatrices et les négociatrices, obligé-es d’accepter des négociations où là aussi le jeu est truqué.

Lutter que pour les retraites ?
Les gouvernements et ce quels que soient leurs systèmes de fonctionnement, leurs idéologies ne sont pas réformables. Ceux qui prétendent le contraire, sont soit des imbéciles qui croient qu’un jour le monde sera meilleur en conservant les gouvernements, le patronat, les Etats. Soit ce sont des menteurs et des menteuses. Depuis des siècles les systèmes sont créés par des classes dominantes qui font tout ce qu’elles peuvent pour conserver leurs avantages. Même dans les Etats marxistes-léninistes, où la hiérarchie et les privilèges de classes furent maintenus. C’est en se regroupant, en faisant la révolution pour une société autogestionnaire, libertaire que les problèmes d’exploitation, de dominations, de mensonges disparaîtront. Ainsi que le concept injuste de la retraite fixé, par toutes ces sortes de gouvernements.

Lutter encore ?
Bien évidemment, ce n’est pas parce que les partis ou médias ne parlent plus des retraites qu’on doit accepter cela comme un acquis pour le gouvernement. Voter ? Combien de promesses non tenues ? Ou de réformes promises et mises en route et abandonnées ; ou encore aboutissant et retirées par les mêmes qui ont tenu leurs promesses, parfois après des décennies, arguant que la réalité est la et qu’on ne peut faire malheureusement pas autrement ! Fourbes, qu’elles et ils sont et calculateurs et calculatrices, honte à vous.
La lutte de classe n’existe pas d’hier, et les luttes sociales ont obtenu des succès (congés payés, réduction du temps de travail, droit de grève, etc.). Certes il a fallu longtemps pour faire aboutir des luttes et parfois moins de temps comme en 1936 par exemple, par une très très large mobilisation et une grève massive et paralysant tout le système capitaliste. Ne baissons pas les bras, et n’oublions pas ce que les gouvernements nous imposent de souffrances physiques et psychologiques.

 

On ne peut plus faire grève ? Peur du licenciement si on lutte ? Pas besoin de lutter pour se faire virer sèchement, cela m’est arrivé. Pour le patronat, nous sommes des consommables jetables, vous en avez peut-être été victimes ou constaté ceci dans votre entourage professionnel, ou privé. Peur de ne pas avoir d’argent pour payer ses charges ? Qu’est ce qui nous empêche de créer des caisses de grèves sur une très longue durée, voir une très très longue durée, pour faire durer la grève très longtemps. La crainte d’une grève d’une très longue durée remplira d’angoisse le gouvernement, car plus le temps passe plus les caisses se remplissent. Patience, la crainte changera de camps ! A nous de lutter en s’auto-organisant ! Ce n’est là qu’une des possibilités, pour faire plier l’Etat, soyons inventifs individuellement et ou collectivement. Ne baissons pas les bras, mais redressons-nous, pour arracher ce qui nous est dû. Ne digérons pas cette réforme, mais régurgitons-la sur celles et ceux qui nous l’ont imposée.

Elefthéria
Groupe Commune de Paris.

 



 

La Librairie Publico attaquée par l’extrême droite

 

Ce vendredi 1er mars, sur les coups de 18h30, une personne a dégoupillé puis lancé un fumigène à l’intérieur de la librairie Publico à Paris en criant une phrase incompréhensible, puis a pris la fuite à vélo. Heureusement personne n’a été blessé et même si le fumigène a enfumé toute la librairie, il n’a causé aucun dégât.
Un sticker du groupuscule « Les Natifs », groupuscule parisien qui s’est monté après la dissolution de « Génération Identitaire » a été retrouvé juste après collé sur la façade, ce qui est clairement une signature.

Mais cela ne s’arrête pas là. Ce mercredi 6 mars, sur les coups de 18h, alors qu’un camarade tournant le dos à la rue pour fermer la porte de la librairie, un projectile jeté à quelques mètres de lui qui s’est brisé sur le trottoir. Heureusement il n’a pas été touché, mais cela nous fait penser que cet incident est lié au précédent.
Ces attaques revendiquées par ce groupuscule identitaire parisien ne doivent pas nous duper. Ces évènements arrivent alors que les discours d’extrême-droite en France sont décomplexés et plus que présents dans le débat public. Les chaînes de télé comme Cnews, BFM, C8… déversent discours racistes, propagandes antisociales et réactionnaires à longueur de journée.

Le RN, ennemi des travailleurs.euses et des classes populaires est complètement dédiabolisé pour être considéré comme un parti « normal » sur le spectre politique. Récemment, l’ignoble loi « immigration », le projet de réforme sur le droit du sol, ou encore l’interdiction de l’abaya à l’école, participent à légitimer et ouvrir la voie aux courants fascisants. Et tout cela s’accompagne évidemment d’un renforcement des inégalités sociales.
La Fédération Anarchiste affirme sa solidarité avec les compagnes et compagnons attaquées à la librairie Publico cette semaine mais également tient à réaffirmer sa solidarité avec toutes les personnes qui subissent les violences de l’extrême-droite et/ou des politiques racistes de l’Etat, en particulier les personnes racisées et les migrant.e.s.
La Fédération Anarchiste réaffirme sa volonté et son action de renforcer la lutte antifasciste notamment à travers ses groupes locaux et sa campagne fédérale antifasciste !

Partout où il le faudra, organisons-nous pour l’autodéfense et la lutte collective face aux politiques réactionnaires et identitaires !



Les Relations Extérieures
de la Fédération Anarchiste,
le 09.03.2024.

 

Communiqué CNTSO:

Salarié.e.s du privé : 10 règles d’or pour défendre ses droits !

 

Salarié•e•s du secteur privé : 10 règles essentielles pour se défendre face aux patrons ?

 

1. Ne signez jamais un document que vous ne comprenez pas !

 

2. Temps de travail maximum : 44h par semaine ; 10h par jour.

 

3. Temps de repos obligatoire : 11h entre deux journées de travail ; une journée par semaine minimum.

 

4. Des salaires minimum sont déterminés par les conventions collectives, en fonction de vos qualifications : vérifiez bien les grilles de salaires de vos secteurs ! Si la convention collective ne le prévoit pas, le salaire minimum de croissance (SMIC) est déterminé chaque année. A partir du 1er janvier 2024, il est de 11,65 euros (brut).

 

Les heures supplémentaires, heures de nuit et heures travaillées le dimanche sont majorées ! En cas de doute, relevez chaque jour les heures que vous effectuez.

 

5. Les abonnements pour les transports publics sont remboursés à 50% par l’employeur.

 

6. Salarié·e·s à temps partiel, des règles spécifiques s’appliquent !Votre contrat doit être écrit et préciser vos horaires de travail. Il existe un volume horaire minimum définit par votre convention collective. A défaut, il est de 24 heures / semaine (code du travail). Votre patron ne peut pas changer votre volume horaire sans obtenir votre accord (signature d’un avenant). Vous pouvez refuser une modification horaire si elle n’est pas compatible avec une obligation (autre emploi, formation, raison familiale, etc.)

 

7. Vous devez demander vos congés payés au moins un mois à l’avance, par écrit. Si le patron ne répond pas, prenez conseil auprès de votre syndicat.

 

8. Au moment de votre embauche, puis une fois tous les 5 ans, vous devez voir la médecine du travail.

 

9. Le patron doit vous fournir tous les équipements pour protéger votre santé et assurer votre sécurité sur le lieu de travail. Si vous êtes victime d’un accident du travail, il doit être immédiatement déclaré par votre employeur à la CPAM.

 

  1. Pour faire respecter vos droits ou en demander de nouveaux, vous pouvez faire grève : demandez conseil à votre syndicat !

  2.  

 

Vie chère, un seul mot d’ordre : répartition égalitaire des richesses et du travail !

 

Les travailleur·euses sont toujours aussi  lourdement impacté·es par l’inflation et la vie chère (alimentation, énergie, logement…). Les salaires ne suivent pas : dans le privé où les minimas de nombreuses conventions sont perpétuellement rattrapés par le SMIC ; dans le public, où les revalorisations du point d’indice cumulées restent toujours nettement en dessous de l’inflation..

 

Pourtant sous la présidence Macron, les français les plus fortunés ont considérablement augmenté leurs richesses. Les cours boursiers, les profits des entreprises et dividendes des actionnaires sont en hausse records.

 

Ce n’est pas simplement une question de « pouvoir d’achat » mais de répartition égalitaire des richesses. Ces masses d’argent, c’est l’exploitation de notre travail qui les a produites, elles doivent revenir aux travailleur·euses ! Dans l’immédiat elles doivent servir à l’augmentation générale des salaires ! Cela doit aussi concerner la part socialisée (le brut) alors que nous venons de subir une nouvelle régression majeure sur la protection sociale avec la retraite à 64 ans et de nouvelles restrictions sur les droits à l’assurance chômage….

 

Depuis des années, la sphère patronale et actionnariale est subventionnée par l’argent public (exonérations de cotisations sociales ou fiscales, aides…). Ces politiques doivent cesser pour permettre de sortir les services publics des logiques d’austérité et revaloriser leurs agent·es.

 

LUTTER CONTRE LES GALÈRES DE LA VIE CHÈRE C’EST FAIRE PASSER NOS EMPLOYEURS ET LES ACTIONNAIRES À LA CAISSE !

 

Dans nos entreprises ou services, multiplions les conflits pour nos conditions de travail et pour nos salaires avec un seul cap : la répartition égalitaire des richesses et du travail.

 

Presse:

L'empaillé:

 

Bonjour à tous et toutes, 

Il nous reste jusqu’au 31 décembre à minuit pour réunir une somme 
suffisante afin de financer au mieux l’agrandissement de la diffusion de 
l’Empaillé à une dizaine de départements. Jusqu’ici, nous avons récolté plus de 10 000 euros dans la cagnotte mise en ligne. Il nous en faut au 
moins le double dans les trois semaines qui viennent, alors c’est le 
moment de mobiliser vos porte-feuilles, ceux de votre entourage, de 
votre association, syndicat ou organisation politique : chaque euro 
compte pour nous permettre des envois du premier numéro gratuitement à des milliers d’associations, bibliothèques, centres sociaux, bars ou librairies pour nous faire connaître ; pour envoyer des colleurs et colleuses d’affiches de Bordeaux à Limoges afin d’annoncer la nouvelle ; pour lancer une commande de centaines de présentoirs en bois qui trôneront dans des centaines de nouveaux lieux de notre réseau d’auto-diffusion ; pour régler l’addition à l’imprimeur du tirage porté à 40 000 exemplaires ; pour aider au financement d’une équipe élargie à cinq postes de salarié-es afin de faire vivre cette publication et relayer davantage les luttes et les combats de cette partie du pays. 
Comme d’habitude, de notre côté on lâchera rien et on est dans les 
starting-blocks pour lancer cette nouvelle formule de l’Empaillé. Alors 
merci d’avance de diffuser cet appel ; donnez ce que vous pouvez, 
abonnez-vous, réabonnez-vous et à très bientôt ! 
Hauts les cœurs ! 

L’équipe de l’Empaillé